La Belgique votera contre la prolongation de l'autorisation du glyphosate pour 10 ans, voire 7 ans, a annoncé mercredi le ministre fédéral de l'Agriculture, Denis Ducarme. Elle souhaite s'inscrire dans le cadre de la résolution du parlement européen et renouveler l'autorisation pour une durée maximale de 5 ans, incluant un "phasing-out" de l'utilisation de ce produit. Le renouvellement de la licence du glyphosate, une substance herbicide controversée dont l'autorisation dans l'Union européenne expire à la fin de l'année, sera à nouveau abordé mercredi au sein d'un comité rassemblant des experts des 28 Etats membres. Alors qu'elle défendait jusqu'à présent une prolongation de l'autorisation du glyphosate pour dix ans, la Commission européenne a indiqué mardi qu'elle proposerait finalement un renouvellement compris entre cinq et sept ans. L'exécutif européen a fait cette annonce peu après le vote d'une résolution non contraignante au Parlement européen appelant à l'interdiction totale du glyphosate d'ici 2022. A Strasbourg, 95% des députés belges ont soutenu le texte, constate le ministre. La Belgique ne veut ni d'un renouvellement pour 10 ans, ni même pour 7 ans. A l'instar d'autres pays, elle se prononce en faveur d'une durée de 5 ans, incluant la fin progressive de l'utilisation du produit. "S'il doit y avoir une prise de position, notre référence sera la résolution du parlement européen qui tient à la fois compte de la controverse scientifique et de la dépendance du secteur agricole qui nécessite un phasing out. Je suis très heureux de cette position du parlement européen, en tant que libéral et au nom de mes convictions environnementalistes", a expliqué le ministre. La dangerosité de cette substance - composante principale de l'herbicide Roundup de la multinationale Monsanto - est au cœur d'une controverse car le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) l'a classée "cancérigène probable" en 2015, contrairement aux agences européennes Efsa et Echa. Les pays européens sont divisés sur la question du renouvellement de cette licence. La France, l'Autriche, l'Italie et le Luxembourg ont déjà publiquement déclaré qu'ils refuseraient une autorisation pour 10 ans. |