Fermetures d'hôpitaux : « Ce n’est pas une fake news » (Pierre-Yves Dermagne)

« Nous sommes partis de l’accord du gouvernement et du tableau budgétaire. » Pierre-Yves Dermagne, député fédéral PS, refuse l’accusation de fake news concernant la fermeture de certains hôpitaux en Wallonie et à Bruxelles : « Des économies vont être faites par rapport aux besoins. Le cabinet du ministre Vandenbroucke n’a pas caché la poursuite de la réforme du paysage hospitalier lors d’une réunion devant le Conseil fédéral des établissements hospitaliers. »

Pour lui, le risque existe bien : « Nous n’avons rien inventé et, quand j’en ai parlé devant le ministre à la Chambre, il ne m’a pas contredit. Les données sont claires : plusieurs hôpitaux risquent de fermer ou sont menacés, notamment des maternités et des services d’urgence. Certains deviendront de simples hôpitaux de jour. »

Ce plan n’est toutefois pas une nouveauté : « Je me suis battu comme ministre socialiste sous le précédent gouvernement pour sauvegarder la qualité des soins. J’ai bloqué des dossiers. Je crains que la prochaine majorité laisse le ministre faire ce qu’il veut. Je m’étonne de la réaction des Engagés, qui voulaient protéger la santé des Francophones. »

Il reconnaît cependant qu’une évolution est nécessaire : « Pour certaines pathologies, il faut des services hyperspécialisés, comme en oncologie pédiatrique. Toutefois, il faut protéger les urgences et tenir compte des spécificités francophones en matière d’accessibilité et de densité, différentes de celles en Flandre. »

Fake news pour UNESSA et les Engagés

Les Engagés estiment que « le PS s’est trouvé un nouveau thème pour créer la peur et caricaturer le gouvernement ». UNESSA qualifie la fermeture d’hôpitaux de fake news ou de mécompréhension.

Philippe Devos, directeur général d’UNESSA, explique : « De nombreux hôpitaux fusionnent des sites pour former des infrastructures plus grandes et modernes, dans le cadre des réseaux hospitaliers locorégionaux. On ne fait pas autrement à l’international. »

Il évoque une alternative : « Conserver des sites de proximité plus attractifs et efficaces est une option, mais ce n’est pas légalement possible. C’est dans ce cadre que, voici trois ans, le ministre Vandenbroucke a proposé une réforme de la répartition géographique des hôpitaux. »

Les fédérations hospitalières ont reçu, il y a dix jours, l’engagement du ministre d’une concertation avec le secteur. UNESSA salue cette démarche et considère les informations relayées ce week-end comme, au pire, des fake news, au mieux, une mécompréhension.

Et Philippe Devos de conclure : « Cette sortie irresponsable a généré une inquiétude profonde chez les soignants et les patients. Pourquoi faire monter la tension ? »

Du côté d’Helora, on précise qu’« aucune décision officielle n’a été prise et cette mesure ne figure pas dans l’accord de gouvernement. Tous les sites des CHU Helora poursuivent pleinement leurs missions de soins, notamment au sein de leurs services d’urgence. »

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