On connaît à présent le nombre d’étudiants qui pourront se présenter au concours d’admission en médecine. Ce nombre est censé tenir compte des besoins de la population en matière de santé. Il devrait donc marquer un pas vers une amélioration à long terme de la pénurie de généralistes. Mais qui peut en être sûr?
La ministre de l’Enseignement supérieur a décidé que pour l’année académique 2024-2025, 1.346 étudiants seraient admis pour la première année en médecine . Cela contribuera-t-il, en fin de cursus, à atténuer la pénurie de généralistes ? Il reste des inconnues avant de pouvoir estimer le réel contingent qui entamera le cursus de médecine générale jusqu' à la fin des études de médecine.
Un bon millier de futurs assistants sont actuellement en master de spécialisation en médecine générale. « On en est toujours à 43 % de diplômés qui peuvent entrer dans la filière, malgré les demandes incessantes et répétées des groupements de médecine générale pour atteindre les 50 % », constate le Pr Cassian Minguet, responsable du Centre Académique de Médecine Générale de l’UCLouvain.
La commission de planification voudrait abandonner les pourcentages
Les choses pourraient-elles bouger prochainement ? On ne dispose pas d’informations en ce sens en provenance de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De plus, les cartes se brouillent quelque peu, car la commission fédérale de planification voudrait abandonner le critère de pourcentage et s’en tenir à des chiffres absolus pour déterminer les quotas. On en arriverait à fixer ainsi le nombre d’attestations d’admission en master de spécialisation qui seraient délivrables chaque année. La demande est forte en ce sens, et d’autres spécialités que la médecine générale montrent également des signes de pénurie et souhaitent voir leur nombre augmenter.
Le CMG, qui siège à la commission de planification francophone, défend bien entendu la médecine générale. Rappelons que pour entrer dans la filière, il faut passer un concours de spécialité. Les jurys des différentes universités, pour toutes les spécialités, y compris la médecine générale, remettront à leur doyen de faculté une liste des candidats recevables, avec classement. Ces listes des différentes universités seront traitées par le Collège des doyens, qui en fera une liste unique de classement des candidats pour l’admission dans la spécialité pour laquelle ils ont passé les épreuves. Ceux qui passent ce cap recevront une attestation de sélection. Le premier octobre, les candidats spécialistes en médecine générale qui auront reçu l’attestation pourront débuter leur assistanat dans le cabinet d’un maître de stage agréé par le SPF et reconnu par une université. On comprend donc que les pronostics sur la potentielle résorption de la pénurie de médecins généralistes ont quelque chose d’apparenté à des plans sur la comète…
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