Une soixantaine de médecins japonais ont lancé une action en justice collective à l'encontre de Google pour avoir ignoré les avis négatifs et virulents dont ils font parfois l'objet.
Les médecins réclament 1,4 million de yens (8.500 euros) de dommages et intérêts au géant américain d'internet qu'ils estiment responsable de ne pas avoir agi pour lutter contre ces critiques.
Ils l'ont assigné en justice jeudi, affirmant qu'ils sont dans l'impossibilité de répondre ou de réfuter les avis préjudiciables à leur réputation en raison de leur obligation de respecter la confidentialité des patients.
"Les personnes qui publient des avis en ligne peuvent dire n'importe quoi de manière anonyme, même s'il ne s'agit que de calomnies ou d'insultes", a déclaré à la presse l'un des médecins.
Selon un avocat des plaignants, l'affaire portée devant le tribunal de district de Tokyo serait la première action collective dans le pays visant une plateforme en raison d'avis négatifs en ligne.
"Malgré la facilité avec laquelle ils sont postés, il est devenu extrêmement difficile de faire retirer les avis", a expliqué à l'AFP l'avocat Yuichi Nakazawa.
"Cela peut conduire les médecins à faire leur travail en redoutant constamment de faire l'objet d'horribles critiques", a-t-il ajouté.
L'objectif de nombreux établissements médicaux n'est pas de satisfaire les patients mais de traiter leurs maladies d'un point de vue professionnel, selon la plainte.
"Les cliniques qui ne donnent aux patients qu'un diagnostic superficiel et prescrivent des médicaments à la demande n'auraient pas leur place d'un point de vue médical, mais seraient très appréciées par les patients", peut-on lire dans ce document.
Si rien ne venait à changer, les médecins "pourraient hésiter à se montrer fermes et refuser des examens ou des médicaments inutiles demandés par les patients", a averti M. Nakazawa.
En Belgique, la Dr Barbara Abramowicz, pédiatre à la Clinique Gabrielle et Notre Abri, chroniqueuse à la RTBF, n'avait pas caché sa colère à propos de cette pratique dans un article publié dans Numerikare. «Nous sommes en démocratie et je suis une femme de principe. Je suis pour que tout le monde puisse donner son avis et je suis contre le fait de défendre des médecins incompétents. Toute incompétence doit être jugée voir même punie. Toutefois, sur les réseaux sociaux, nous ne sommes pas en démocratie parce que je ne peux pas me défendre.»
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