Des médecins ont mené vendredi une action de sensibilisation au sein de la centrale d'urgence de Charleroi où est localisé le service du 1733 pour la région du Charleroi. A cette occasion, ils ont dénoncé les conséquences d'une réorganisation du service.
Cette réorganisation date d'il y a quelques mois. Elle a été décidée par les SPF Santé et Intérieur avec l'objectif de pallier le manque d'effectifs auquel est confronté le service. Selon les médecins, les travailleurs des centres d'appels sont tenus depuis lors de raccourcir la durée des appels qu'ils reçoivent.
Cette réorganisation a selon les médecins deux conséquences majeures. Elle aboutit à des erreurs au niveau de la retranscription des coordonnées des patients. Et elle empêche selon eux trop souvent un véritable tri selon la gravité des cas. Les médecins affirment avoir tenté déjà plusieurs fois d'alerter au sujet de ces problèmes.
Pour Dominique Henrion , médecin généraliste et responsable du nouveau master de spécialisation en médecine générale à l’UNamur, "une des solutions sera que l'état endosse la responsabilité du tri". Dans un post sur Linkedin , il explique : " Le tri est réalisé par des opérateurs du 112/1733. Je pense d'abord qu'ils sont peu motivés par le tri des cas de bobologie en médecine générale. Ensuite, ils considèrent le médecin généraliste (MG) comme un "moyen" mis à leur disposition, au même titre que les autres ressources de l'aide médicale urgente. Ils n'ont aucune connaissance (ou considération ?) du métier de MG. Enfin, comme leur responsabilité est engagée, ils ont tendance à déclencher un moyen d'intervention même quand ce n'est pas nécessaire : le MG est perçu comme bon à tout faire. On ne refuse jamais un appel. Or, c'est justement cela qu'il faut réussir à changer ! "
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