Face à une situation alarmante dans les urgences psychiatriques, GIBBIS, en collaboration avec la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale, a lancé un cri d'alerte via un post sur LinkedIn concernant la hausse inquiétante des hospitalisations sous contrainte, ou "mises en observation" (MEO), à Bruxelles.
Dans une lettre ouverte adressée aux ministres de la santé, ces organisations représentatives ont exprimé leur profonde préoccupation face à un doublement du nombre de MEO entre 2016 et 2023. Cette augmentation a mis une pression insoutenable sur les équipes soignantes, contraintes de gérer bien plus de patients que le nombre de lits disponibles, et cela sous leur propre responsabilité médico-légale.
Les raisons de cette crise sont multiples : la paupérisation croissante de la population, une augmentation du nombre de réfugiés et demandeurs d'asile, une crise de toxicomanie exacerbée, ainsi que des patients récemment sortis de prison qui requièrent des soins psychiatriques urgents.
Le personnel soignant se trouve ainsi en première ligne d'une situation qui s'aggrave jour après jour, avec des risques accrus tant pour les patients que pour les soignants eux-mêmes. Cette surcharge conduit à des sorties précipitées de patients, mettant en péril leur sécurité et celle de leurs familles, souvent laissées à gérer des situations potentiellement dangereuses sans soutien adéquat.
Devant cette détérioration continue, GIBBIS et ses membres tirent la sonnette d'alarme : un drame pourrait survenir à tout moment du fait du surnombre permanent et des conditions de travail éprouvantes pour le personnel.
En réponse à cette urgence, les organisations appellent les autorités fédérales et régionales à prendre des mesures immédiates. Elles demandent une concertation urgente pour répartir plus équitablement les admissions forcées et renforcer les mécanismes de solidarité entre les établissements de santé mentale. En outre, une requête a été formulée pour le renforcement du personnel et une valorisation adéquate des soins prodigués aux patients en situation de crise psychiatrique.
Cet appel à l'action souligne la nécessité de réponses structurelles et bien coordonnées pour éviter que la crise actuelle ne dégénère en tragédie humaine, mettant en péril les patients et ceux qui se dévouent à leur traitement dans des conditions extrêmes.
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