Le GBO/Cartel , dans sa dernière Flash Info, appelle à une révision urgente du financement de la médecine générale, dénonçant les restrictions budgétaires envisagées qui risquent d'aggraver la crise dans la profession. Le syndicat avertit que sans un soutien renforcé au premier échelon des soins, la profession continuera de se vider, alimentant la frustration des médecins et menaçant l'équilibre du système de santé.
Dans un contexte de déficit budgétaire de 216 millions d’euros pour les soins de santé, dont près de 70 millions imputables à l’explosion des consultations à distance, le GBO/Cartel a accepté, après de longues négociations, le budget des soins de santé pour 2025. Cette décision, prise sous la pression des impératifs financiers, visait à préserver l’indexation des honoraires à 3,3 % et l’application de la norme de croissance légale de 2,5 %. Toutefois, cet accord a été conclu « le couteau sous la gorge », avec l’acceptation de mesures transitoires visant à encadrer les phono-consultations, en attendant une réglementation définitive prévue pour 2026.
Parmi ces mesures, il est question d’une « mise à zéro » temporaire du budget des phono-consultations, d’une réduction de leur prix, ou encore d’une limitation du nombre d’actes à distance facturables par généraliste, entre 1000 et 2000 actes par an. La forfaitarisation partielle ou totale de ces consultations est également envisagée. De plus, un lien thérapeutique préalable, matérialisé par un Dossier Médical Global (DMG), pourrait être requis pour justifier la facturation d’une phono-consultation.
Le GBO/Cartel insiste sur l’importance de maintenir ces consultations à distance dans la nomenclature, tout en leur garantissant une rémunération équitable. Ces prestations, introduites en réponse à la pandémie de Covid-19, ont démontré leur utilité pour les patients comme pour les médecins. Cependant, la forte augmentation de leur utilisation, qui est passée de 2 à 6 millions d’actes en un an, n’avait pas été anticipée, entraînant des dépenses imprévues.
Le syndicat dénonce l’idée de pénaliser l’ensemble de la profession pour l’utilisation excessive des consultations à distance par une minorité de médecins. Selon ses estimations, seuls 4 % des généralistes seraient responsables d'une part disproportionnée des dépenses liées aux phono-consultations, en facturant plus de 2000 actes par an. « Il est impensable de pénaliser toute une profession pour les pratiques de quelques-uns », précise le syndicat.
Cependant, le GBO/Cartel reconnaît que des ajustements sont nécessaires pour respecter les contraintes budgétaires imposées. « Il est certain que, pour rester dans les économies imposées, toutes mesures en faveur des phono-consultations devront être compensées par des prélèvements équivalents sur d’autres postes en médecine générale », prévient le syndicat.
Dans ce contexte, le GBO/Cartel plaide pour une ouverture du débat : "est-il adéquat de limiter de cette façon le financement de la médecine générale, sachant que des besoins ne sont pas rencontrés, que la profession craque de partout, qu’un échelonnement intelligent des soins de santé permettrait une meilleure répartition des soins donnés et de facto des économies financières substantielles, que la politique actuelle du prix démentiel des médicaments innovants cadenasse aujourd’hui toute rétribution équitable des prestataires."
Pour le syndicat "Il est important de soutenir de façon volontariste le premier échelon à la mesure de son apport dans le système de soins, “faute de quoi les désillusions individuelles continueront à pousser à l’abandon du métier et sur le plan collectif nourriront la colère”. C’est un défi majeur à relever, ne l’oublions pas ! " conclut le GBO/Cartel.
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