Le conseil médical du CHU Saint-Pierre annonce la couleur: « Si les politiques ne nous respectent pas, ne nous écoutent pas, cette action sera suivie d'autres actions ou grève au finish. »
Depuis de nombreux mois, nous vous informons sur les blocages entre le monde politique bruxellois et les conseils médicaux du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann. En février dernier les conseils médicaux des trois hôpitaux (Brugmann, Saint-Pierre et Erasme) avaient signés un document commun pour favoriser la piste de « deux réseaux ULB à Bruxelles plutôt que d'un seul grand réseau (XXL) regroupant les hôpitaux de la ville, d'IRIS Sud, l'hôpital Erasme et les hôpitaux du Chirec. »
Pourtant, la situation ne s’est pas améliorée. Le Conseil Médical du CHU Saint-Pierre présidé par le Dr Vincent Ninane, a décidé de marquer le coup aujourd’hui à 16 h 30 avec une manifestation devant l’hôpital : « Aujourd'hui, nous disons « Stop ». Nous ne voulons pas de ce méga-réseau hospitalier qui mène tout droit au désinvestissement dans nos hôpitaux et à leur dilution dans une gestion privée. Nous demandons d’urgence l’ouverture d’une vraie négociation avec les médecins pour former un réseau hospitalier qui portent les valeurs de la médecine publique en région Bruxelloise. Si les politiques ne nous respectent pas, ne nous écoutent pas, cette action sera suivie d'autres actions ou grève au finish. »
Pas d’avancée
Les conseils médicaux ne comprennent pas l’absence d’avancée : « La plupart des hôpitaux du pays ont engagé leur processus de concertation pour être prêts pour l’échéance fixée de janvier 2020 et soumettre leur projet aux autorités. En ce qui concerne les hôpitaux de la Ville de Bruxelles, aucune concertation n’a été organisée sur ce sujet, accaparé exclusivement par le pouvoir politique. »
Pour rappel, les autorités politiques de Bruxelles ont soumis leur projet finalisé aux conseils médicaux en novembre 2020. Ce projet a été massivement rejeté par les conseils médicaux du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann. « Malgré ce refus clair d’un projet qui n’avait rien de médical, où le patient n’est même pas cité, où l’on ne parle d’aucune de nos valeurs et encore moins du service public, nos autorités se sont obstinées et veulent aujourd’hui faire passer leur projet en force dans les Conseils d’Administration des hôpitaux. »
Les médecins en colère
Les médecins sont à présent en colère : « Nous, médecins, ne comprenons pas et n’acceptons pas le profond mépris du monde politique à l’égard de leurs hôpitaux. Nous avons les plus grandes inquiétudes quant à l’avenir des hôpitaux publics bruxellois, déjà sous-financés, et que l’on veut à toute force regrouper puis fusionner dans des ASBL de droit privé. »
Ils pointent du doigt la volonté politique qui souhaite « En vertus d’accords politiques, nous forcer à nous associer avec des hôpitaux en très mauvaise situation financière en nous refusant l'accès à leurs comptes, dans la plus élémentaire transparence. »
D’autres actions sont attendues dans les prochains jours...