Pénurie médicale: la SSMG peaufine ses recommandations pour les communes

Les autorités locales des communes en pénurie disposent de plusieurs leviers pour attirer de nouveaux médecins. Pourtant, toutes ne les utilisent pas et certaines localités n’agissent ni de manière adroite ni rapide… voire pas du tout. La SSMG se préoccupe de ce problème, comme l’explique le Dr Hanna Ballout, Secrétaire Générale.

Les communes wallonnes confrontées à la pénurie de médecins adoptent des attitudes très différentes. Certaines, comme Florennes, sont particulièrement motivées. Cette commune, en collaboration avec la SSMG, a consulté les jeunes médecins locaux pour identifier leurs besoins. Ensemble, elles aménagent des locaux adaptés pour permettre aux jeunes praticiens de travailler dans de bonnes conditions.

À Viroinval, ce sont de jeunes médecins qui ont pris l’initiative d’interpeller les autorités. Résultat : une maison de santé est opérationnelle depuis août dernier grâce à l’engagement de la municipalité.

En revanche, à Philippeville et Doische, les perspectives sont plus incertaines. « À Philippeville, il semble difficile d’imaginer une solution durable, malgré la menace de pénurie », s’inquiète le Dr Hanna Ballout. Concernant Doische, un projet a été lancé, mais sans l’implication du médecin local, ce qui fragilise son avenir.

Recommandations en préparation

Face à cette situation, la SSMG et les universités envisagent de rédiger des recommandations basées sur des travaux de recherche en cours (via la CCFFMG). « Il ne s’agit pas de garantir le succès, mais d’attirer l’attention sur des points qui pourraient faciliter l’aboutissement d’un projet », explique le Dr Ballout.

Parmi ces points, l’implication des médecins locaux est cruciale, même si des négociations sont parfois nécessaires. Consulter à la fois les jeunes médecins et leurs aînés est également important. Les communes doivent adopter une approche proactive, créer des relais avec le CPAS, l’ONE, la Croix-Rouge ou d’autres institutions, et veiller à l’intégration du médecin et de sa famille (crèches, parkings, locaux adaptés, etc.).

Plus que des incitants financiers

Les primes, comme celles d’Impulseo, ne suffisent pas à maintenir les médecins sur le long terme. « Les incitants financiers ne sont pas le seul facteur d’attractivité », souligne le Dr Ballout. Par contre, faciliter la formation permanente à proximité du lieu d’installation est un atout indéniable.

« À la SSMG, nous avons déjà organisé des formations décentralisées, comme en échographie, et nous envisageons de mettre en place d’autres sessions délocalisées », précise-t-elle.

Il n’existe pas de solution unique. Cependant, tenir compte des facteurs facilitants et des obstacles est essentiel. Une stratégie adaptée et réfléchie permettrait de mieux répondre aux défis de la pénurie de médecins.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Sammie SOETAERT

    07 janvier 2025

    Beaucoup de jeunes médecins sont des consoeurs. Souvent, le choix de leur implantation dépend aussi de la localisation de l'emploi de leur époux. Dans certaines communes rurales de Wallonie, il n'y a pas d'emplois pour du personnel possédant certaines qualifications. Emprunter l'E411 quotidiennement vers Bruxelles n'est pas compatible avec une qualité de vie avec les travaux interminables. L'économie wallonne n'est pas en bonne santé et les perspectives d'emploi ne sont guères favorables. Combien de couples (dont les maris) vont faire le choix de la ruralité ?

  • Jacques SERVATY

    07 janvier 2025

    Chère Conseur , votre article m'interpelle !
    Combien de communes dont la mienne se débattent pour attirer de jeunes confrères mais encore faut-il qu'ils existent...La faute au pouvoir fédéral et au pouvoirs régionaux. Tout cela ira mieux dans 6 ans ! Vous donnez l'exemple de quelques communes alors que la pénurie wallonne est quasi généralisée.
    Bien confraternellement
    Dr Servaty