Le Groupement Belge des Spécialistes (GBS) a consulté toutes les spécialités concernées pour mettre au point une liste (classée par ordre de priorité) des soins urgents et planifiables dans leur domaine spécifique.

Elle doit permettre, en collaboration avec les autorités (en l’occurrence le directeur de la Santé publique Pedro Facon), de parvenir à une reprise ordonnée et progressive des interventions et prestations actuellement suspendues afin d’éviter les conséquences funestes d’un report prolongé des soins quotidiens et, si possible, de rattraper le retard encouru.

« Expliquer dans des délais très brefs l’objectif de la manœuvre à certaines unions professionnelles et classer leurs réponses a demandé quelques efforts », commente le Dr Donald Claeys, secrétaire général du GBS. « Les résultats de cette enquête inédite peuvent servir d’orientation aux collègues des autres spécialités, aux médecins de première ligne et à la population, et doivent permettre là où c’est possible de relancer des soins de santé normaux en procédant par ordre d’importance. »

Si de prime abord le principe est simple, il en va tout autrement de sa mise en pratique. Pour nombre d’unions professionnelles, il a par exemple fallu combiner l’avis de l’association proprement dite à une concertation avec les sociétés scientifiques du secteur. Les recommandations internationales ont également été consultées.

Contexte par hôpital : la tâche du médecin-chef

« La liste des urgences et des priorités qui a été rédigée sur cette base est une chose. Le contexte de la reprise, principalement au sein des hôpitaux, constitue toutefois un second aspect important qui a nécessité une concertation parallèle avec les médecins-chefs », ajoute le Dr Claeys. Le contexte spécifique (infrastructure, appareillage, espace disponible) est en effet différent dans chaque hôpital. « Des indications thérapeutiques mûrement pesées peuvent encore à tout instant interférer avec la disponibilité locale des salles d’opération et des lits de soins intensifs, qui seront encore partiellement réservés aux patients Covid pendant un bon moment. Des directives assorties de listes de priorité n’en ont pas moins leur utilité à n’importe quel moment de la crise, y compris en cas de flambée. »

Les soins ambulatoire et extramuraux n’ont évidemment pas été oubliés. « Eux aussi contribuent à la reprise des soins spécialisés pour identifier des maladies méconnues ou temporairement négligées. »

Guidance et souplesse

Ces efforts ont débouché sur un aperçu indicatif et flexible mais néanmoins très clair pour chaque spécialité. Les médecins individuels peuvent à tout moment les consulter sur le site du GBS, mais conservent néanmoins toujours la responsabilité de l’évaluation du problème de leur patient. « Les nombreuses réactions et ajouts montrent bien combien la participation est portée par les médecins, et combien ceux-ci sont soucieux de remédier le plus rapidement possible aux lacunes dans les soins hors Covid et aux dommages qui peuvent en découler. »

« Le GBS remercie le gouvernement fédéral pour cette collaboration et pour la confiance mutuelle », conclut le Dr Claeys. « Lorsque nous avons été frappés par cette crise inédite, début mars, personne n’était prêt. Plusieurs semaines plus tard, nous pouvons organiser une concertation structurelle et collaborer à un plan pour toutes les situations qui pourraient se présenter dans le futur. »

La liste des spécialités concernées est passablement longue et a été approuvée non seulement par les disciplines qui y figurent, mais aussi par la quasi-totalité des champs de spécialité .

> Cliquez ici pour accéder à la liste des degrés d'urgence par spécialité

> Retrouvez l'interview du Dr Donald Claeys dans MedFlix #8