La Fondation des brûlés a déjà enregistré 139 victimes d'incidents liés aux feux d'artifice tirés durant la période des fêtes de fin d'année (du 23 décembre 2023 au 3 janvier 2024) : 8 à Noël et 131 au Nouvel An, indique vendredi l'organisation dans un communiqué. Des chiffres amenés à évoluer, alors que de nouvelles victimes se présentent encore dans les hôpitaux.
Parmi les blessés, 104 étaient des hommes, et la majorité des blessures se concentrent sur les mains, les doigts et le visage. Bien que le nombre de brûlures ait diminué par rapport à l'année précédente (de 109 en 2022-23 à 56 en 202 3-24), le nombre de plaies ouvertes et de coupures aux mains et aux doigts a considérablement augmenté (de 3 en 2022-23 à 36 en 2023-24) en raison de l'utilisation de feux d'artifice plus lourds. En outre, 28 des victimes ont subi des lésions auditives.
La Fondation des brûlés a par ailleurs constaté une forte augmentation du nombre de victimes âgées de moins de 18 ans (42% des victimes sont âgées de moins de 18 ans, dont un tiers est âgé de moins de 16 ans, soit 17 victimes). La manipulation incorrecte des engins pyrotechniques (61%) reste la cause principale des blessures subies. Dans 65% des cas, l'allumeur de l'artifice est également la victime. Les autres sont des passants ou des personnes manipulant des feux d'artifice qui ne se sont pas déclenchés et qui explosent ensuite entre leurs mains.
Malgré les interdictions communales, l'utilisation de feux d'artifice était toujours observable et audible dans de nombreuses régions, note la fondation. Cependant, les provinces qui avaient imposé des interdictions claires ont connu une baisse des accidents. Leur nombre n'a augmenté que dans les provinces de Flandre occidentale et de Liège, souligne-t-elle.
La Fondation des brûlés préconise une interdiction générale de l'utilisation et de la vente de feux d'artifice en Belgique, avec une surveillance accrue des feux d'artifice illégaux (qui représentent 70% des engins pyrotechniques employés) et de leur vente. Elle appelle également à sanctionner sévèrement ceux qui les utilisent de manière dangereuse, notamment contre des civils, mais aussi contre les services de police, les pompiers et le personnel d'urgence. Elle souhaite dès lors entrer en concertation avec les ministres compétents.