Depuis que le Roi a demandé à Maxime Prévot, président des Engagés, de tenter de remettre en marche la coalition Arizona, les différentes notes des négociations de Bart De Wever circulent. De la première à la troisième, sans oublier les différents amendements. En voici une, en bas d'article, pour vous donner une idée de l’état des discussions.
La première surprise des acteurs de la santé à la lecture de cette note… est l’absence d’un véritable volet sur la santé. Vous en apprendrez plus en lisant Le Spécialiste/Médi-sphère sur les discussions du groupe de travail santé qu’en lisant cette note.
Mais pourquoi ? « Cette note ne parle que de trois ou quatre compétences parce que les différents partis se disent que s’ils parviennent à un accord là-dessus, un accord sur tout le reste sera plus facile à obtenir », nous confie un des experts autour de la table.
La santé n’a-t-elle pas été un élément central du programme de la plupart des partis ? Si, pourtant ! Comment expliquer cette situation alors ? La priorité des discussions a été mise sur la fiscalité, l’emploi, la remise au travail, la réduction de la dette… et pas sur la santé, paradoxalement.
Les 3 % fixés... à terme
De plus, un effort budgétaire doit être réalisé à tous les niveaux, ce n’est un secret pour personne. Tous les partis étaient prêts à faire quelques économies sur les soins de santé, à l’exception des Engagés qui se sont battus pour obtenir, à terme, que la norme de croissance des soins de santé soit progressivement portée à 3 %.
Ils devaient faire face à des partis francophones et flamands qui préconisaient plutôt une norme de croissance de 0 à 1 % et la réalisation de 3,5 milliards d’économies. Évidemment, les 3 % ne seront pas pour tout de suite : « Ce sera à terme… pour la fin de la législature », nous dit-on du côté flamand. « Le groupe de travail santé avance beaucoup mieux que celui sur l’immigration, où il paraît à ce stade très difficile d’arriver à un accord », ajoute un autre. Le combat des Engagés ne sera pas vain, même s’ils savent qu’ils n’auront pas le poste de ministre de la Santé.
Vooruit veut la santé
Pour Vooruit, à ce stade, c'est en effet, une priorité absolue… mais le parti flamand est paradoxalement prêt à faire des économies. Un francophone nous confie, un peu dépité : « Les francophones se battent pour un budget de la santé qu’ils n’auront même pas. Les libéraux l’ont d’ailleurs mieux compris que les Engagés, qui y mettent plus de cœur. On peut même s’étonner de cette naïveté. »
Retour au travail, certificat d’aptitude et surveillance des médecins
Comme nous l'avions déjà écrit ( Sanction possible des médecins pour les arrêts maladie prolongés ) la note évoque également la question des certificats d'interruption de travail: « Les médecins traitants examinent dorénavant la possibilité d’un travail adapté ou différent lors de la rédaction du certificat médical. À cette fin, nous transformons le certificat médical en un certificat d’aptitude, sur lequel le médecin peut indiquer ce que le salarié malade peut encore faire pendant la période de maladie. »
Il est aussi précisé que « sur la base du datamining, les médecins qui prescrivent des périodes d’incapacité nettement plus nombreuses et/ou plus longues seront suivis, abordés et responsabilisés financièrement dans leur comportement en matière de prescription. Les données nécessaires à cet effet sont rassemblées, notamment auprès des secrétariats sociaux. »
Bart De Wever propose aussi de réintroduire le "jour de carence," supprimé il y a dix ans, où le premier jour d'absence pour maladie n'était pas payé.
On peut encore lire dans la note que « pour éviter le risque de conflit d’intérêts, par lequel les médecins-conseils des mutualités évaluent l’(in)aptitude au travail de leurs affiliés et peuvent lancer un processus de réinsertion professionnelle, nous confions cette responsabilité aux autorités fédérales et/ou régionales afin d’en accroître également le ratio coûts/efficacité. »
Pour rappel, il n’y a pas encore d’accord à ce stade sur cette note, et tout peut donc encore évoluer.
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