Ce 18 mai, à l'occasion de la journée Mondiale de l’obésité, la Clinique du Poids Idéal du CHU Saint Pierre organise sur son site César de Paepe un congrès sur la prise en charge de l’obésité.
Les différents traitements endoscopiques et chirurgicaux seront présentés avec leurs indications et leurs résultats. L’importance du rôle du médecin traitant dans le suivi nutritionnel après chirurgie bariatrique sera précisée.
Il existe une épidémie de l’obésité.
En Belgique, l’obésité concerne 16 % de la population. C’est ainsi que vous avez souvent des patients obèses à votre consultation. Ces patients obèses doivent être traités d’une manière efficace car l’obésité tue. L’espérance de vie est diminuée, principalement à cause de l’hypertension, du diabète et de l’apnée du sommeil.
La prise en charge de l’obésité est extrêmement complexe. Elle commence par la prévention : diminuer l’accès à la nourriture, améliorer la qualité de la nourriture et augmenter l’activité physique.
Lorsque que l’obésité est morbide, le régime privatif est inefficace puisque l’obésité est une maladie chronique à vie. Il n’est bien sûr pas concevable de se priver toute sa vie. Il s’ensuit un effet yo-yo. Il n’est pas possible non plus d’avoir une activité physique lorsqu’on pèse le double de son poids idéal.
Il existe un consensus des sociétés savantes dans le monde en accord avec la littérature scientifique sur les indications de la chirurgie de l’obésité. Cette chirurgie ne traite pas définitivement l’obésité mais donne au patient une « espèce » de seconde chance qui lui permet de changer son comportement alimentaire et d’augmenter son activité physique. Si, endéans les deux ans, le patient ne change pas son comportement alimentaire et n’augmente pas son activité physique, il reprendra lentement mais sûrement son poids d’avant l’intervention.
Les indications de la chirurgie sont les suivantes : un BMI supérieur à 40 ou un BMI >35 accompagné de comorbidité. Dans ce cas, le risque opératoire est moindre que le risque lié au surpoids.
Quel type de chirurgie ?
S’il existe un consensus sur l’indication de la chirurgie de l’obésité, il n’y en a pas concernant le type de chirurgie. Il existe deux types de chirurgie, d’une part la chirurgie restrictive (l’anneau gastrique et le manchon gastrique) et d’autre part la chirurgie restrictive et malabsorptive (le by-pass gastrique et le duodénum switch).
Il est intéressant de suivre l’évolution du nombre de chaque intervention dans le monde, au cours du temps. En 2019, c’est essentiellement le manchon gastrique et le by-pass gastrique qui sont réalisés.
Les résultats de ces deux interventions sont différents en terme d’efficacité c’est-à-dire la perte de poids et en effets secondaires. La satisfaction des patients d’avoir subi l’une ou l’autre de ces interventions est complexe à appréhender.
Il faut bien sûr d’abord éliminer les fake news puisque actuellement tout le monde peut largement diffuser des informations complètement erronées qu’il est impossible de vérifier mais qui influencent énormément la perception du public.
Des additifs très addictifs
L’obésité tue mais fait vivre aussi beaucoup de personnes, c’est un business extrêmement lucratif. L’agro-alimentaire a intérêt à continuer à ajouter des additifs tels que la graisse et le sucre à ces aliments. Additifs très addictifs. Les régimes miracles rapportent énormément d’argent à leurs auteurs. Les interventions chirurgicales rapportent aux hôpitaux.
Inversement la chirurgie coûte cher à l’Inami en termes de rentabilité immédiate. Il est donc difficile de s’approcher de la vérité même en suivant les publications scientifiques parfois sponsorisées. Cette difficulté est évidemment particulièrement inconfortable quand le médecin traitant, le patient et le chirurgien doivent prendre la décision de l’intervention et du type d’intervention. C’est finalement le chirurgien avec sa connaissance de la littérature et son expérience personnelle qui va essayer d’informer au mieux le patient qui aura la charge de prendre la décision finale.
Prenons l’exemple de l’affirmation suivante: le gastrique by-pass augmente le taux de suicide. Elle a été largement diffusée dans la presse et à la télévision qui a choisi dans la littérature scientifique, un certain nombre d’articles dont la méthodologie n’a pas nécessairement été évaluée mais dont la conclusion est spectaculaire.
Un état des lieux
Le but de cette journée est de vous exposer l’état des lieux de nos connaissances sur la prise en charge de l’obésité.
Cette journée doit être évidemment interactive puisqu’il y a certainement des notions que vous connaissez et que nous ne connaissons pas notamment dans la perception de vos patients face à cette prise en charge.
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