La télésurveillance, un pilier du traitement de l'apnée du sommeil

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La télésurveillance s’impose comme un outil incontournable pour le suivi des patients souffrant d’apnée du sommeil. C’est ce que souligne le Dr Vincent Hers, chef du service de pneumologie au CHR Sambre et Meuse, dans un contexte où les ressources humaines en santé sont de plus en plus restreintes, comme il le rappelle sur le site de BeMedTech.

On estime qu’un demi-million de Belges souffrent du syndrome d’apnée du sommeil. Pendant leur sommeil, ils arrêtent de respirer complètement ou partiellement à plusieurs reprises pendant au moins 10 secondes. Un tel arrêt respiratoire peut toucher tout le monde, mais on parle d’apnée du sommeil à partir de 5 interruptions par heure. « Le syndrome d'apnées-hypopnées liées au sommeil concerne selon les études 5 à 20 % de la population. Il est tout simplement impossible de suivre autant de personnes de manière traditionnelle. » rapelle le Dr Vincent Hers.

Une technologie pour accompagner le patient

Les nouveaux appareils de pression positive continue (CPAP), principal traitement du syndrome d'apnée du sommeil, sont aujourd’hui équipés de systèmes de télésurveillance. « La télésurveillance permet de suivre le patient durant les premières semaines cruciales du traitement, d’éviter les abandons précoces et d’ajuster les paramètres de l’appareil à distance », explique le Dr Hers. Cette méthode offre également un gain de temps pour les patients, qui évitent des déplacements inutiles.

Les patients peuvent associer leur appareil CPAP à une application mobile, comme myAir, qui fournit des données sur la qualité du sommeil et les éventuelles apnées résiduelles. Arnaud Sprimont, patient suivi par le CHR Sambre et Meuse, témoigne : « Voir mes progrès sur l’application m’a fortement motivé à poursuivre le traitement. En quelques mois, je suis passé de 14 apnées par heure à 0,2. Cette amélioration a transformé ma vie quotidienne. »

Une solution pratique pour les équipes soignantes

Du côté des professionnels de santé, la télésurveillance s’impose également comme un outil essentiel. « Avant son introduction, nous n’étions alertés des problèmes qu’au moment des consultations en présentiel, ce qui retardait les ajustements nécessaires », regrette le Dr Hers. Désormais, les équipes peuvent identifier à distance des problèmes tels qu’un mauvais ajustement du masque et réagir rapidement.

Par ailleurs, la télésurveillance facilite le respect des obligations administratives, notamment les rapports à fournir à l’INAMI. « Le logiciel lié à ces appareils nous permet de remplir ces obligations sans que le patient ait à se déplacer avec son appareil. Cela représente un gain de temps considérable », précise le pneumologue.

Un remboursement attendu

Malgré ses avantages évidents, la télésurveillance n’est pas encore remboursée en Belgique. Jean-Luc Pirlot, représentant de la société belge ResMed, espère que cette situation évoluera. « De nombreux hôpitaux ont adopté la télésurveillance en raison de ses bénéfices. Nous espérons qu’elle sera incluse dans la nouvelle convention en cours d’examen pour le traitement du SAHOS », explique-t-il.

En attendant, ResMed travaille à intégrer ces solutions dans les dossiers médicaux électroniques afin de simplifier leur utilisation par les équipes soignantes. « Nous voulons également permettre aux soignants de recueillir les retours des patients pour adapter les traitements si nécessaire », ajoute M. Pirlot dans BeMedTech

Une adoption inévitable

Pour le Dr Hers, la télésurveillance est devenue indispensable dans un contexte où les ressources humaines en santé sont limitées. « Avec le nombre croissant de patients à traiter, il est impossible de revenir à un suivi traditionnel. La technologie n’est plus une option, mais une condition nécessaire pour une prise en charge optimale », conclut-il.

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