Pour la première fois en Belgique, un micro-pacemaker a été implanté chez un nouveau-né souffrant d’un trouble cardiaque grave. Cette intervention, réalisée le 12 décembre 2024 aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a été coordonnée par le Service de cardiologie pédiatrique. C’est ce qu’indique l’établissement hospitalier dans un communiqué.
Le nouveau-né présentait un bloc auriculo-ventriculaire (BAV) congénital. L’équipe médicale avait administré un traitement transplacentaire à partir de la 24e semaine de grossesse afin de stabiliser le rythme cardiaque du fœtus et de prolonger la gestation autant que possible.
Un dispositif adapté aux nouveau-nés
Face aux contraintes imposées par le poids réduit du nourrisson, l’équipe a opté pour un micro-pacemaker, une technologie développée par la firme Medtronic. Ce dispositif présente des avantages particuliers par rapport aux pacemakers traditionnels, notamment une taille réduite qui limite les complications liées à la cicatrisation et aux infections.
L’implantation du micro-pacemaker a nécessité une coordination complexe entre les services d’obstétrique, de néonatologie, de cardiologie pédiatrique et de chirurgie. La naissance, survenue cinq semaines avant le terme, a été suivie d’une intervention chirurgicale immédiate. Une thoracotomie a permis d’implanter la sonde reliant le dispositif au cœur, tandis que le boîtier était positionné par incision abdominale.
« Ce micro-pacemaker, une première en Belgique, a permis de stabiliser le rythme cardiaque de l’enfant, évitant le recours à des alternatives temporaires », précise le communiqué. Le nourrisson, hospitalisé quelques jours en soins intensifs puis en cardiologie pédiatrique, a pu rejoindre sa famille pour les fêtes de fin d’année.
Une innovation rare à l’échelle mondiale
Cette procédure reste exceptionnelle : à peine une cinquantaine de micro-pacemakers similaires ont été implantés dans le monde, principalement aux États-Unis. En Belgique, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a dû donner une autorisation spécifique pour l’utilisation de ce dispositif.
" Ce micro-pacemaker vient désormais élargir l’éventail thérapeutique pour les nouveau-nés souffrant de troubles cardiaques. Il confirme toute l’importance des collaborations entre les firmes pharmaceutiques et le monde médical pour le développement d’alternatives pour les patients souffrant de pathologies rares et spécifiques, en particulier en pédiatrie ", conclut le communiqué.