Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) a décidé de suspendre son projet de limiter le nombre de non-résidents dans les études de sage-femme en raison d'une série de questions soulevées par la Commission européenne sur le contingentement d'étudiants étrangers par la FWB
Il y a un peu plus d'un an, le précédent gouvernement PS-MR-Ecolo avait annoncé son intention de restreindre rapidement le nombre d'étudiants non-résidents -français pour la plupart- dans les filières de formation au métier de sage-femme.
La mesure faisait suite à un rapport de l'agence pour l'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur (AEQES) qui s'inquiétait des conséquences de la surpopulation d'étudiants dans cette filière sur la qualité de la formation de sage-femme, notamment pour l'organisation des stages.
Le contingentement annoncé l'an dernier ne verra toutefois pas le jour rapidement.
La ministre en charge de l'Enseignement supérieur, Elisabeth Degryse (Engagés), a en effet décidé de mettre le projet sur pause en raison d'une série de questions soulevées ces derniers mois par la Commission européenne.
L'exécutif européen s'inquiète de l'abaissement récent du quota de non-résidents autorisés dans la filière des sciences médicales, dentaires et vétérinaires dans les universités de la FWB. En 2023, celui-ci a été ramené à 15%, contre 30% précédemment.
"On est aujourd'hui avec un risque de procédure d'infraction au niveau européen", a fait valoir lundi Mme Degryse en commission du Parlement. "Modifier maintenant (l'accès des non-résidents à la filière de formation de sage-femme, ndlr) est sans doute particulièrement délicat vu les questions précises posées par la Commission européenne", a-t-elle ajouté.
Selon la ministre, limiter à 30% le nombre de non-résidents dans la filière de sage-femme aurait en outre peu d'effets, ces derniers n'ayant dépassé ce volume qu'une seule fois (en 2020 en l'occurrence) au cours des dix dernières années.
La FWB contingente déjà depuis plusieurs années le nombre d'étudiants non-résidents dans une série de filières (para)médicales pour éviter la surpopulation des auditoires et préserver ainsi la qualité de la formation.
C'est ainsi le cas en médecine, en dentisterie, en logopédie, en kinésithérapie, en audiologie ainsi que pour les sciences vétérinaires.