Tensiomètres, oxymètres, thermomètres, mais aussi balances intelligentes, suivi de glycémie, piluliers intelligents… L’offre dans le domaine des objets connectés s’organise et représente une opportunité pour les pharmaciens de se positionner en tant qu’interlocuteurs privilégiés dans le conseil à l’achat de cette nouvelle technologie et dans l’accompagnement des mesures prises par les patients eux-mêmes.
Nous devons réussir à gagner ce marché sinon, ce sont d’autres (et pas nécessairement des partenaires santé!) qui vont le gérer à notre place. D’où l’importance que nous devons accorder à la maîtrise à la fois des objets eux-mêmes (et ce par la formation), mais aussi au discours lié à l’interprétation des données que ces objets récoltent. Il est donc temps de passer à l’acte et de mettre fin à l’attentisme du monde officinal face à l’émergence rapide de tous ces nouveaux objets, susceptibles de modifier profondément notre approche de la santé.
Les pharmaciens doivent se donner les moyens de leurs ambitions, ne pas hésiter à commercialiser ces nouveaux outils et s’engager rapidement dans la collecte et le traitement de l’ensemble des données de santé qui proviendront de ces objets connectés. Certes, la concurrence s’annonce rude mais à défaut d’une réaction de notre part, nous risquons de voir les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) prendre cette place afin de monétiser au mieux ces données. Les professionnels de santé doivent avoir conscience qu’ils vivent dans un monde numérique, qui évolue très vite.
Le développement des objets connectés va non seulement placer encore un peu plus le patient au cœur du système médical, mais surtout lui permettre d’être davantage acteur de sa santé en ayant accès aux informations le concernant.
Un accès qui n’exclut cependant en rien l’aide des professionnels du secteur pour interpréter ces informations. En particulier dans le cadre du suivi pharmaceutique, où le pharmacien joue un rôle fondamental pour s’assurer d’une juste observance.
Si l’un des tout premiers enjeux de l’e-santé est représenté par la qualification des outils, notamment au regard de leur finalité thérapeutique ou diagnostique, la protection des données de santé est un point particulièrement sensible. En effet, les objets connectés vont permettre la récolte de nombreuses données, qui vont alimenter le «big data», cette notion chère aux informaticiens, qui permet de gérer des volumes immenses de données en perpétuel mouvement. D’où la problématique de leur ouverture et de leur sécurité, à un moment où les géants mondiaux du high-tech en maîtrisent les fondements pendant que les autorités réglementaires avancent doucement. Peut-être trop doucement.