Selon une étude récente publiée dans la revue AIDS, l’avantage protecteur contre les maladies cardiovasculaires dont bénéficient les femmes par rapport aux hommes dans la population générale est diminué de façon importante chez les femmes vivant avec le VIH.
Pour les besoins de cette analyse, les investigateurs se sont tournés vers la base de données de santé anonymisées IBM MarketScan pour y recruter d’une part 17.118 femmes et 88.840 hommes vivant avec le VIH et, d’autre part, 68.472 femmes et 355.360 hommes sans infection par le VIH. La majorité des participants des deux cohortes étaient âgés de 55 ans et plus. Ont été pris en compte, les diagnostics d’infarctus, d’AVC et de maladies vasculaires périphériques. Sur un suivi médian de 2,5 ans, le taux d’incidence des maladies cardiovasculaires sévères pour 1.000 personnes-année était de 2,87 pour les femmes séropositives et de 3,61 pour les hommes séropositifs. Dans le groupe séronégatif, les taux d’incidence étaient plus faibles, soit 1,24 (femmes) et 2,57 (hommes) pour 1.000 personnes-année. Ces chiffres montrent bien que si hommes et femmes vivant avec le VIH sont plus à risque de présenter des troubles cardiovasculaires sévères par rapport à la population générale, les femmes payent un tribut plus lourd. Un constat confirmé lorsqu’en analyse multivariée on évalue le rapport de risque d’incidents cardiovasculaires sévères comparant hommes et femmes, lequel est de 0,70 pour le groupe des personnes séropositives et de 0,47 pour celui des personnes séronégatives. En conclusion, il y a bien une importante perte de l’avantage protecteur contre les maladies cardiovasculaires chez les femmes séropositives ce qui appelle à des stratégies de traitement précoces pour réduire ces disparités.