Plus personne ne doute des effets néfastes des polluants environnementaux, sonores ou lumineux sur notre santé, mais peu savent que la pollution informative peut également gravement nuire à la santé…
Des chercheurs ont étudié l’influence de la surinformation sur notre santé, mais aussi sur la survenue de problèmes sociétaux. Ces chercheurs ont reçu une subvention de l’Union Européenne pour mener leur analyse à bien. Nous l’avons constaté lors de la pandémie de Covid-19, où certains n’ont pas hésité de parler d’infodémie, durant cette période et même après.
Il est vrai que la multiplication des réseaux sociaux et médiatiques n’aide pas à limiter ce flux incessant de données. Pour les chercheurs, il existe 3 niveaux de surcharge informative: «les mécanismes neuronaux et cognitifs au niveau individuel […], l’information et les décisions au niveau du groupe […], les interactions au niveau sociétal entre individus, groupes et fournisseurs d’informations.» Tous ces niveaux sont évidemment interconnectés comme un réseau comprenant des nœuds à de multiples niveaux.
Dans une étude de 2022, un groupe de chercheurs avait montré que l’excès d’informations dans un dossier médical informatisé pouvait conduire à un excès d’erreurs médicales, impactant négativement la santé d’un individu. (https://journals.lww.com/journalpatientsafety/fulltext/2022/09000/patient_safety_issues_from_information_overload_in.34.aspx)
Ici, les chercheurs citent comme exemple la surcharge informative d’une personne faisant partie d’une équipe, ce qui entrave le travail du groupe tout entier. Pour les chercheurs, la surcharge informative «érode notre santé émotionnelle, notre performance et satisfaction au travail, influençant par la suite les actions de groupes et finalement, des sociétés entières». Ceci coûterait, selon les chercheurs, environ mille milliards de dollars…
Des solutions devraient être mises en œuvre pour lutter contre ce nouveau smog, mais il va sans dire que les filtres mis en place ne peuvent ni biaiser l’information ni enrayer notre liberté d’expression. Comme pour toute action dans l’environnement, toucher à un bouton en affecte souvent plusieurs autres. C’est donc un fragile équilibre qu’il faut tendre à retrouver…