Études cliniques et expériences de terrain font état de taux particulièrement élevés d’infections sexuellement transmissibles (IST) récurrentes parmi les utilisateurs de PrEP. Mais quelle en est l’incidence ainsi que les facteurs de risque? Réponse avec une étude menée par le groupe d’études IPERGAY.
L’essai ANRS IPERGAY est une étude prospective évaluant la PrEP chez les HSH et les femmes transgenres recrutés dans des centres VIH en France et au Canada. Au total, les 429 patients inclus se sont vu proposer une PrEP pour une durée de 4 ans et ont été dépistés pour les IST (syphilis, chlamydia et gonorrhée) à l’inclusion et ensuite tous les six mois. Sur un suivi moyen de 23 mois, la première constations est que l’incidence des IST est particulièrement élevée. Elle est de 75, 33, 13, 32 et 30 pour 100 personnes-année pour, respectivement, toutes les IST, les IST anales, la syphilis, la gonorrhée et la chlamydia. Deuxième constat, l’incidence des IST augmente de manière significative durant le suivi passant de 55 pour 100 personnes-année la première année de suivi à 90 pour 100 personnes-année lors de la quatrième année. Enfin, en analyse multivariée, il apparaît que les principaux facteurs de risque d’IST récurrentes sont la présence d’une IST dès l’inclusion, la pratique du chemsex et plus de huit partenaires sexuels différents et inconnus au cours d’une période de deux mois. Comme on le voit, les IST récurrentes se concentrent sur un groupe de personnes à très haut risque qui devraient être ciblées par des interventions de prévention et d’éducation.
