Ce 7 octobre, la Ligue Braille et Info-Sourds de Bruxelles font ressortir l'importance de l’inclusion des personnes atteintes d’un handicap sensoriel sur le marché du travail. À travers des témoignages de travailleurs tels que Marc, ingénieur malvoyant, Maxime, assistant de gestion aveugle, et Kamuran, électricien sourd, cette campagne met en avant des parcours inspirants et les obstacles auxquels ces individus font face. Elle souligne aussi le rôle clé des services emploi spécialisés pour rendre ces inclusions possibles.
Travailler est non seulement un vecteur d’inclusion sociale, mais il permet aussi la création de réseaux et l’épanouissement personnel. Une enquête récente de la Ligue Braille sur la vie sociale des personnes aveugles et malvoyantes a révélé que les collègues constituent un soutien essentiel pour ces individus, en moyenne plus important que la famille ou les amis. Christelle Magniette, responsable des Services Emploi et Formation de la Ligue Braille, souligne que « le travail reste une composante essentielle de la vie sociale et de l’épanouissement des personnes en situation de handicap ».
L’importance de l’emploi dans la vie des personnes handicapées
Selon cette même enquête, 21 % des personnes aveugles ou malvoyantes interrogées occupent un emploi, principalement en tant qu’employés (72 %), suivis par des cadres (14 %) et des ouvriers (12 %). L’accès à l’emploi pour les personnes handicapées reste cependant un défi majeur, notamment dans la fonction publique, où les quotas d’embauche ne sont pas toujours respectés. En 2023, le quota pour la fonction publique fédérale était fixé à 3 %, mais seuls 1,40 % des travailleurs sont en situation de handicap. Olivier, un fonctionnaire malvoyant, témoigne de son parcours : « Embaucher des personnes handicapées est une bonne chose, mais il faut surtout leur permettre de travailler dans de bonnes conditions. Mon environnement de travail doit être adapté, sinon il y a une injustice structurelle. »
Dans le secteur privé, bien que non soumis à des quotas, de plus en plus d’entreprises s’ouvrent à l’inclusion. Une enquête d’Acerta indique que 0,27 % des salariés du secteur privé en Belgique présentent un handicap, avec une augmentation de 15 % entre 2022 et 2023. Djamel, un ancien restaurateur devenu employé dans un supermarché après avoir perdu une partie de sa vision, témoigne de l’importance du soutien de la Ligue Braille : « Ils m'ont redonné espoir et m'ont aidé à trouver une nouvelle voie professionnelle. Je suis très reconnaissant. »
L’accompagnement sur mesure de la Ligue Braille
La Ligue Braille ne se limite pas à l’accompagnement des chercheurs d’emploi. Elle soutient également les personnes aveugles ou malvoyantes déjà en poste, en collaborant étroitement avec leurs employeurs pour aménager leur environnement de travail et garantir leur maintien à l’emploi. En outre, la Ligue Braille encourage et accompagne les indépendants dans leurs projets. En 2023, elle a aidé cinq personnes malvoyantes à lancer leur propre activité dans des domaines variés, allant de l’architecture à l’ergothérapie.
Des défis restent à surmonter
Malgré ces avancées, l’inclusion des personnes en situation de handicap sensoriel sur le marché du travail reste un défi de taille. Les initiatives comme celles de la Ligue Braille et d’Info-Sourds montrent que, avec le bon soutien, il est possible de surmonter ces obstacles. Toutefois, il est essentiel de sensibiliser davantage les employeurs et de les inciter à adapter leurs pratiques pour accueillir ces travailleurs talentueux et motivés.
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