Bien qu'elles y soient tenues, les universités ne publient pas suffisamment les résultats de leurs essais cliniques, ressort-il d'une enquête menée par une coalition internationale d'organisations indépendantes dont fait partie Test Achats. Les trois universités belges analysées - l'UGent, l'ULB et la KULeuven - sont particulièrement concernées.
L'Union européenne a imposé différentes règles de transparence en la matière. Les promoteurs d'essais cliniques de médicaments doivent notamment enregistrer tous leurs essais dans un registre européen, et ce, avant de recruter le premier patient, rappelle Test Achats. De plus, depuis juillet 2014, un résumé des résu ltats doit également être publié dans les 12 mois suivant la fin de l'étude sur le même site européen.
Test Achats, TranspariMED (Royaume-Uni), BUKO Pharma-Kampagne (Allemagne) et Health Action International (Pays-Bas) ont mené une enquête commune dans 30 universités européennes dans 10 pays. Il en ressort que ces universités européennes ne remplissent leur obligation de publication que pour 17% des essais réalisés. Ce sont les universités du Royaume-Uni qui relèvent le pourcentage, avec 69% d'essais publiés contre une moyenne de 7% pour l'ensemble des autres. Les universités belges sont particulièrement opaques, avec la publication d'à peine 3,9% des essais réalisés. Et là encore, c'est la KULeuven qui relève le niveau avec un pourcentage de 12,5%, pour 0% pou r les deux autres.
Puisque le Royaume-Uni prouve que la transparence est possible, «Test Achats demande aux universités de respecter leurs obligations européennes, et de publier les résultats de leurs essais cliniques». «L'organisation de consommateurs encourage également les autorités, les fonds qui financent les universités et les chercheurs, ainsi que l'Agence des médicaments à aller dans le sens de la transparence.»
Dans Le Soir, les universités belges contactées reconnaissent leurs lacunes, se cachant parfois derrière les pratiques en vigueur dans les autres établissements. A la KULeuven, on affirme cependant ne pas se satisfaire de cette excuse et travailler à la mise en place d'aides directes à la publication.