Les téléconsultations ont pris de l'importance depuis la crise du COVID-19, révélant de nombreux avantages. Toutefois, la rémunération actuelle pour les médecins généralistes, revue à la baisse depuis la crise, s'avère décourageante pour beaucoup, avec le risque d'une charge administrative accrue. Un an après leur mise en place définitive, le journal flamand De Standaard dresse un bilan.
Durant les deux confinements, les soins non urgents ont été suspendus, ce qui a entraîné la mise en place de consultations remboursables à distance. Malgré cela, la proportion de Belges ayant bénéficié d'une consultation médicale remboursée en 2020 est restée stable à 82%. Le nombre moyen de consultations par patient a toutefois augmenté, passant de 5,5 à 5,8, principalement grâce aux téléconsultations, qui ont représenté près d'un sixième de tous les contacts. Ces chiffres illustrent la pertinence des téléconsultations, même si initialement elles faisaient partie d'un projet pilote.
Un an après leur mise en place définitive, le journal flamand De Standaard dresse un bilan. Selon les données de l'Inami, entre août 2022 et fin juin 2023, pas moins de 5,7 millions de consultations digitales ont été enregistrées.
Les avantages sont multiples: flexibilité, économies de temps et de frais de déplacement, notamment pour les problèmes mineurs. De plus, cela libère du temps pour les consultations en face à face concernant des affections plus graves. Si utilisées judicieusement, les téléconsultations peuvent aussi être une source d'économies budgétaires. En effet, si toutes les téléconsultations étaient remplacées par des consultations classiques, l'Inami devrait débourser 161 millions d'euros contre les 53 millions actuels.
Néanmoins, des inconvénients existent. Il y a le risque de voir émerger des circuits parallèles de soins, de manquer certains symptômes lors d'une consultation à distance, et la qualité de la relation de confiance entre médecin et patient pourrait être moindre.
Le quotidien flamand De Standaard a interrogé des médecins généralistes sur leur expérience. La baisse de la rémunération, de 20 euros à 10,38 euros pour une consultation téléphonique, est un frein majeur. De plus, l'introduction d'un petit montant à la charge du patient rend la procédure encore plus lourde administrativement. Comme le témoigne un cabinet près de Gand : "Ce n'est pas correctement rémunéré. Impossible de percevoir les 2 euros du patient s'il n'est pas présent, et le recouvrement ultérieur est compliqué. Au final, il reste 8 euros, avant les taxes. C'est insuffisant."