Retour au travail : la plateforme TRIO accessible aux médecins dès le 24 février

La plateforme numérique TRIO, destinée aux échanges entre médecins-conseils, médecins du travail et médecins généralistes dans le cadre des trajets de retour au travail et de l'incapacité de travail, sera disponible à partir du 24 février, indique le Groupement belge des omnipraticiens (GBO) dans un Flash- Info publié mercredi.

Commanditée par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI), cette plateforme sécurisée vise à faciliter la transmission des informations médicales et administratives relatives aux patients concernés. Elle permettra notamment la création d’un dossier individuel TRIO, dans lequel seront conservées les données médicales et administratives nécessaires à la gestion du retour au travail.

Un projet en plusieurs phases

Après une phase de test débutée le 20 janvier, la plateforme sera d’abord accessible via une application web avant d’être intégrée aux logiciels métiers. Dans un premier temps, elle concernera les médecins généralistes, les médecins-conseils et les médecins du travail. Une seconde phase, prévue en 2025, élargira son accès aux médecins spécialistes, aux services internes de prévention ainsi qu’aux organismes régionaux de l’emploi.

Pour utiliser TRIO, le patient devra donner son consentement préalable au partage de ses données médicales et administratives avec le médecin-conseil ou le médecin du travail. La gestion des dossiers restera toutefois du ressort des back-offices des différents acteurs concernés.

Un outil utile mais des inquiétudes sur son encadrement

Le GBO salue la mise en place d’un outil sécurisé et efficace, mais émet plusieurs réserves. Le syndicat pointe notamment l’absence de contact préalable entre le médecin généraliste et le médecin du travail avant le lancement officiel du trajet de réintégration.

De plus, la plateforme TRIO s’inscrit dans l’accord gouvernemental 2025-2029 qui prévoit la création d’un "médecin traitant responsable" chargé de la coordination du suivi des patients en incapacité de travail prolongée. Selon cet accord : « Le médecin traitant communique, après un mois d’incapacité de travail, le certificat d’incapacité de travail via la plateforme TRIO au conseiller en prévention-médecin du travail, au médecin-conseil et à d’autres acteurs ayant accès à la plateforme TRIO. De cette manière, le conseiller en prévention-médecin du travail obtient directement des informations sur l’existence de l’incapacité de travail ainsi que sur la nature du problème de santé. »

« En cas d’incapacité de travail de plus de deux mois, le rôle de "médecin traitant responsable" est créé. Ce médecin joue un rôle de coordination dans le suivi et l’accompagnement des patients en incapacité de travail de longue durée et sert de premier point de contact pour la communication avec le médecin-conseil et le médecin du travail. Idéalement, il s’agit du médecin généraliste, mais si souhaité, ce rôle peut être transféré à un spécialiste. Ce "médecin traitant responsable" fournit un Dossier Médical Global pour chaque patient pour lequel il soumet un certificat d’incapacité de travail ou une prolongation pour une période totale de plus de deux mois. »

Des questions sur le respect du secret médical

Le GBO exprime des préoccupations quant à la confidentialité des données échangées via TRIO. Il demande des garanties sur le cloisonnement strict entre les équipes médicales et les employeurs. « Qui sont les autres acteurs non médicaux qui ont accès à la plateforme TRIO ? Quel que soit leur statut, ils n’ont nullement besoin de disposer des données médicales pour pouvoir assumer leur rôle dans le processus de réintégration », souligne le GBO.

Le syndicat insiste également sur le fait que la transmission d’informations ne pourra être que proportionnelle à la problématique du patient. « Il est exclu que nous donnions toutes les données contenues dans le DMG, d’autant plus que celui-ci ne peut être accessible qu’à un prestataire qui a une fonction de soins vis-à-vis du patient. »

L’absence de rémunération pour les médecins généralistes dénoncée

Enfin, le GBO pointe l’absence de rémunération prévue pour les médecins généralistes utilisant TRIO. Le syndicat plaide pour la création d’un code de tarification spécifique afin d’indemniser ces échanges entre professionnels de santé. « Il est temps que le généraliste soit honoré pour tout travail réalisé en concertation avec d’autres prestataires », estime le GBO, qui demande la mise en place d’une rémunération pour la contribution du médecin traitant à cette nouvelle plateforme.

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