La direction médicale de la clinique André Renard, située à Herstal, a pris la décision de fermer ses urgences ce jeudi jusqu'à lundi prochain, 13 décembre, a-t-elle annoncé par communiqué de presse. Le manque de personnel et la fatigue constituent les principaux motifs invoqués. "Depuis plus de 2 ans, l'ensemble du personnel hospitalier réalise la plus grosse part de l'effort que la lutte contre la Covid-19 exige", explique ainsi la clinique, qui poursuit: "On a épuisé toutes les ressources qui nous permettent d'assumer nos missions d'hôpital général, on arrive au bout de ce qui est humainement possible de supporter".
Estimant que la situation devient critique, la clinique a ainsi pris la décision de "fermer les urgences ce jour à 14h00 jusqu'à ce lundi 13 décembre 8h00 afin de stopper l'afflux de nouveaux patients et de pouvoir offrir à ceux que nous avons pris en charge des soins de qualité". Dans ce même créneau horaire, l'activité ; chirurgicale sera également réduite pour se limiter exclusivement aux interventions essentielles.
"Nous sommes parfaitement conscients que cela ne va rien résoudre durablement", termine l'hôpital, qui pointe des mesures vexatoires à l'égard du personnel soignant: "Sans une revalorisation de la profession, la situation va s'aggraver dans les prochains mois, des mesures structurelles sont indispensables au plus vite", conclut la direction.
Le cabinet du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui dit déplorer cette situation a toutefois réagi fermement, jeudi soir. "Chaque fois que l'hôpital va refuser de prendre en charge un patient transmis par le 112, l'inspecteur d'hygiène du SPF Santé publique pourra établir un PV pour infraction à la loi de 1964 sur l'aide médicale urgente et l'envoyer au parquet ainsi qu'à la clinique André Renard", fait-il savoir.
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Derniers commentaires
Charles KARIGER
10 décembre 2021Bravo ! Excellente réaction ! Salvatrice, d’ailleurs car dresser un « PéVé » va immédiatement soigner et guérir les malades.
Un minimum d’expérience de la vie permet de savoir que l’impuissance rend méchant. Parfois même bête et méchant. Cette réaction gouvernementale en est le témoin.
Mais il ne faut pas se tromper quant à la source de cette réaction. Depuis 1963, tous les Leburton (PS), les Houben (PSC), les Dhoore (CVP), Aelvoet (Groen), De Block (Open VLD), tous les ministères successifs, quelles que furent leurs couleurs politiques ont eu le même but : « Le gouvernement voulait concilier l’EFFICACITE ECONOMIQUE et la justice sociale. Et dans le domaine de la santé, il souhaitait généraliser l’assurance soins de santé à toute la population et garantir aux patients d’être bien soignés à un prix raisonnable. » (dixit Jean Hallet, secrétaire général des Mutualités chrétiennes). C’est encore la ligne directrice actuelle. Rien n’a changé depuis 1963 (en dehors de l’affaiblissement et de l’appauvrissement des médecins et des cliniques et hôpitaux).
A cette fin, tous les partis ont fait le choix de ne plus considérer qu’il s’agit de maintenir un « Art de guérir » mais ils sont passés à l’étape de l’INDUSTRIE de la santé.
Le Ministre actuel est un pur produit de cette forme de pensée, ex membre de la la section belge de la Quatrième Internationale trotskyste et licencié en Sciences ECONOMIQUES.
Qui dit économie et industrie, dit statistiques et uniformisation des « process » (il ne s’agit plus de « soins »).
La réaction du ministère face à la situation désolante de Herstal démontre lugubrement que ni la santé des soignants ni la qualité des soins apportés aux malades n’importent.
Nicole DUBOIS
10 décembre 2021rectification : un petit pays comme le nôtre, cela se gèrerait très bien avec 15 ministères + 1 chambre de 100 députés ... C'est là qu'il faut réaliser des économies de frais de gestion pour orienter les moyens vers les véritables services au public ! On a la même population qu'une ville chinoise : se gérer avec +/- 60 ministères / secr. d'état et 7 chambres, c'est gaspiller les impôts ! On va arrêter ce gaspillage surréaliste ?
Nicole DUBOIS
10 décembre 2021Un état qui ne donne pas à un hôpital les moyens de remplir sa mission, puis qui menace de la sanctionner quand il ne peut plus, matériellement, assumer de nouvelles urgences... c'est vraiment de la provocation !
Il y a des normes de personnel : quand il n'y a plus de personnel... eh bien que tous les hôpitaux limitent leurs admissions en fonction des normes de personnel et on verra bien ce qu'il se passe : les normes inami sont respectées... et aucune sanction ne peut être prise ... Quand la police fait la grève du zèle, le gouvernement ne prend pas de "sanctions" : pourquoi deux poids deux mesures pour un autre service vital ???
Par contre, nos "gouvernements" ont une pléthore de ministres et de secrétaires d'états, et une pléthore d'administrations pour chacuns de ces niveaux de pouvoir qui sont trop nombreux et dilapident les impôts qui devraient servir à renforcer les véritables services au public... comme les hôpitaux...
9 ministères "de la santé" osent faire la leçon au personnel des hôpitaux : c'est surréaliste !
Un pays de 11ons de citoyens, une ville chinoise, ça se gère très bien avec 9 ministères et une chambre de 100 députés !!!! La fonction d'un pays n'est pas de multiplier les niveaux de pouvoir (et les mandats qui vont avec !) jusqu'à l'absurde, en gaspillant les impôts qui devraient en priorité être affectés aux services au public...
C'est trop compliqué à mettre en place ?