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Après la KUL , c'est l'Université Catholique de Louvain (UCL) qui reçoit également des fonds pour mettre en place une formation de médecin légiste. Cette décision, officialisée par un arrêté royal publié le 25 mars dans le Moniteur belge, s'inscrit dans un projet plus large visant à créer cinq instituts couvrant l'ensemble du territoire national.
Les Cliniques universitaires Saint-Luc bénéficieront d'une subvention facultative de 569 000 euros pour l'année budgétaire 2024. Saint-Luc dispose d'un service de médecine légale depuis 1979, offrant 24h/24 et 7j/7 des services médico-légaux spécifiques principalement dans des affaires pénales, sous la supervision de médecins experts en justice.
Sous la recommandation du ministre de la Justice, Paul Van Tighelt, l'UCL utilisera cette subvention pour lancer un programme de formation pour les médecins légistes qui devra atteindre des standards de qualité internationaux. Le programme vise à élaborer un modèle financier et un modèle d'affaires commun pour les futurs médecins légistes. Il explorera également comment les médecins légistes, actuellement non affiliés à un hôpital universitaire, peuvent maintenir leur pratique et potentiellement collaborer avec un institut médico-légal reconnu.
L'UCL évaluera aussi le nombre de médecins légistes nécessaires pour réaliser un nombre suffisant d'autopsies en Belgique, et fournira des formations pour les médecins responsables du premier triage en cas de décès.
Actuellement, le nombre d'autopsies réalisées en Belgique est estimé entre 0,5 et 1 % des décès, alors que les recommandations européennes suggèrent d'atteindre 10 %. Selon des données de 2013 de la Société Royale de Médecine Légale Belge (SRMLB), cette lacune conduit à environ 70 décès suspects non détectés chaque année en Belgique, où l'on enregistre annuellement près de 140 homicides.
Ce déficit de détection est attribué au nombre relativement limité de médecins légistes dans le pays, actuellement environ quarante spécialistes et assistants en formation.
De plus, les médecins effectuant les constats de décès en première ligne ne possèdent pas toujours l'expertise nécessaire pour identifier un décès suspect. Par exemple, des hémorragies ponctuelles minuscules dans les yeux, pouvant indiquer une strangulation, passent souvent inaperçues.
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