Selon les derniers chiffres publiés par l’Agence Intermutualiste (AIM), le nombre de Belges se rendant régulièrement chez le dentiste a connu une augmentation notable au cours de la dernière décennie. En effet, ce taux est passé de 49 % à 54 %, soit une augmentation d’environ 550 000 personnes. Plus d’un Belge sur trois consulte un dentiste pour des soins dentaires préventifs, bien que ces chiffres soient nettement inférieurs chez les personnes à faibles revenus.
Les soins dentaires réguliers sont essentiels non seulement pour maintenir une bonne dentition, mais aussi pour réduire les risques de pneumonie et de maladies cardiovasculaires. Conscient de ces bénéfices, le gouvernement belge a introduit le « trajet de soins dentaires » fin 2016. Ce programme encourage les visites régulières chez le dentiste en modulant les remboursements de l’assurance maladie : les personnes n’ayant pas consulté de dentiste l’année précédente reçoivent un remboursement moins élevé. Pour les jeunes de moins de 18 ans, les soins dentaires de routine sont entièrement remboursés.
Méthodologie et terminologie de l’étude
Les indicateurs de recours au dentiste sont basés sur des périodes de trois années civiles. Un « recours régulier au dentiste » se définit par un minimum de deux consultations sur deux années différentes dans une période de trois ans. Cette méthode permet de mieux capturer les habitudes de consultation, en tenant compte des imprévus pouvant retarder les visites.
Les soins dentaires préventifs, incluant des contrôles et nettoyages (comme le détartrage), visent à limiter le recours aux soins curatifs. Ici aussi, une définition similaire est utilisée : au moins deux contacts préventifs sur deux années civiles différentes dans une période de trois ans.
Évolution générale du recours au dentiste
Entre 2020 et 2022, 54 % des Belges se rendaient régulièrement chez le dentiste, contre 49 % dix ans auparavant. Les soins dentaires préventifs ont également progressé, passant de 24 % en 2010-2012 à 36 % en 2020-2022. Cependant, plus d’un quart de la population ne consulte jamais de dentiste. La période 2014-2017, marquée par l’introduction du trajet de soins dentaires, a vu l’augmentation la plus spectaculaire des visites régulières. Toutefois, les années 2020 et 2021 ont enregistré une baisse, probablement due aux restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Recours au dentiste selon l’âge
Les jeunes âgés de 5 à 17 ans sont les plus assidus dans leurs visites chez le dentiste, notamment grâce à la gratuité des soins pour cette tranche d’âge. Les 65-74 ans et les 75 ans et plus ont montré les augmentations les plus significatives, bien qu’ils partaient de niveaux plus bas historiquement. Les enfants de 3 à 4 ans sont nombreux à ne pas encore consulter un dentiste, malgré les recommandations dès l’âge de 2 ans.
Recours au dentiste par tranche de revenus
Le niveau de revenu influence fortement le recours aux soins dentaires. Environ 57 % des personnes aux revenus élevés consultent un dentiste, contre seulement 42 % chez les personnes à faibles revenus. En termes de soins dentaires préventifs, les écarts sont tout aussi marqués : 24 % pour les revenus faibles contre 39 % pour les revenus élevés.
Les données de l’AIM utilisent le droit à l’intervention majorée pour distinguer les groupes de revenus. En 2020, 20 % des Belges bénéficiaient de cette intervention, réduisant leurs coûts de soins de santé. Cependant, durant la période 2020-2022, 36 % de ces personnes ne se sont pas rendues chez le dentiste, comparé à 24 % chez les revenus élevés.
Comparé à 2012, la progression des visites chez le dentiste est plus rapide chez les personnes à faibles revenus, augmentant de 36 % à 42 %. Cependant, les soins préventifs ont progressé plus rapidement chez les revenus élevés (de 27 % à 39 %) que chez les faibles revenus (de 14 % à 24 %).