Teintures-mères, élixirs floraux, sirops aux extraits de plantes? De nombreux "remèdes" sont susceptibles, encore aujourd'hui, de contenir de l'alcool alors qu'ils sont parfois administrés aux enfants. Le Conseil supérieur de la Santé (CSS), qui s'est penché sur la présence d'éthanol dans toutes ces préparations, tire la sonnette d'alarme.
L'alcool (éthanol) peut intervenir dans la composition des préparations "de santé" comme solvant (il permet d'extraire le principe actif des plantes concernées, par exemple), excipient (composant inerte) ou simple conservateur, voire y être ajouté sans aucune raison valable.
Actuellement, seules les "boissons" alcoolisées doivent, selon la loi, afficher clairement, au-delà d'un certain seuil, leur titrage en alcool et ne peuvent être vendues aux plus jeunes que dans une certaine limite. Mais les compléments alimentaires sous forme liquide n'entrent pas dans cette catégorie.
"En l'absence de précisions des fabricants, les données rassemblées permettent seulement, à ce stade, d'estimer qu'un enfant ou un adolescent consommant ce type de remèdes, toute forme confondue, peut ingérer des doses non négligeables d'alcool, allant jusqu'à plusieurs grammes par semaine", s'inquiète le CSS. "Sans plus de précisions quant à leur teneur exacte en alcool, leur posologie ou leur utilisation à plus ou moins long terme, aucune teneur en alcool "acceptable" ne peut être déterminée pour ces produits, poursuit-il s'interrogeant par ailleurs sur l'efficacité réelle de tels élixirs.
Le Conseil Supérieur de la Santé recommande dès lors aux fabricants de mentionner, sur l'étiquette des produits, la teneur en éthanol de leurs préparations et de calculer précisément la dose d'alcool ingérée par un consommateur qui suivrait la posologie recommandée pour son âge, tout comme les risques pour la santé.
Le caractère "absolument indispensable" de l'ajout d'alcool dans la préparation devrait également être justifié par les fabricants, selon l'organe d'avis scientifique.
En attendant, le CSS conseille de limiter au maximum la concentration d'éthanol dans les préparations "à effet sur la santé".