Le 12 mai est la journée internationale des infirmiers. Cette journée est l'occasion de reconnaître l'importance de cette profession essentielle pour le bon fonctionnement de notre société, mais aussi de mettre en lumière les besoins et les attentes du secteur. La Belgian Hematology Society (BHS) tire la sonnette d'alarme sur les conditions actuelles de travail avec le slogan «Arrêtons l’hémorragie du personnel soignant!»
La priorité absolue de la BHS est d'assurer et d'améliorer la qualité et la sécurité des soins aux patients. Cependant, les conditions d'exercice de la profession d'infirmier ne cessent de se dégrader. Si la pandémie de Covid a mis en évidence l'importance des soins hospitaliers de qualité, elle a surtout montré l'importance du personnel soignant.
La BHS a déjà alerté les décideurs politiques sur la pénurie grandissante de personnel infirmier dans les unités d'hématologie, mais aucune action concrète n'a été prise pour répondre à cette situation. Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a reconnu que 2 585 lits hospitaliers sur 52 500 lits disponibles en Belgique ont été fermés faute de personnel. Cette pénurie de personnel soignant est préoccupante, car elle nuit à la qualité de la prise en charge des patients.
Les infirmiers en hématologie, les infirmiers spécialisés et les médecins hématologues de la BHS tirent la sonnette d'alarme en ce 12 mai, jour de la journée internationale des infirmiers. ʺLe manque de personnel agit comme une hémorragie pour les soins de santé. La diminution du personnel soignant couplée à des patients toujours plus nombreux et plus fragiles, l’espérance de vie grandissant, conduit à une diminution de la qualité de la prise en charge des patients, avec le risque, à court terme, d’absence complète de prise en charge.” alerte le Prof. Dr. Marc André (photo), Président de la BHS et Chef du service d'hématologie, CHU-UCL Namur.
La non-reconnaissance de la spécialisation d’infirmier.e en hématologie
Les infirmiers en hématologie ont également souffert de la non-reconnaissance de leur année supplémentaire de spécialisation qui leur a permis d'acquérir des compétences additionnelles nécessaires à la prise en charge des patients oncologiques. Cette discrimination est à l'origine d'un sentiment d'injustice profond dans un secteur déjà mis à mal par la pénurie infirmière, la pénibilité de la spécialité et la pandémie de Covid.
En Novembre 2022, la BHS a déjà adressé un courrier à l’IFIC manifestant son soutien à tous les infirmier.e.s qui introduisent un recours contre le barème IFIC 14. Malheureusement, il est resté lettre morte jusqu’à aujourd’hui.
Il est nécessaire d'assurer l'attractivité des métiers du secteur infirmier et d'adapter la rémunération au niveau de formation et aux compétences maîtrisées. La non-valorisation financière de la spécialisation en hématologie ne fait que détourner davantage les étudiants infirmiers vers d'autres spécialités mieux rémunérées. Cela ne fait qu'accentuer encore plus la difficulté de recrutement de profils formés et compétents.
A titre d’exemple, au sein des Hautes Écoles du bassin liégeois offrant la formation de personnel médical et paramédical, le nombre d’inscrits a diminué de plus de 24% entre 2018 et 20222. Rien qu’à la Haute Ecole de la Province de Liège, on remarque une diminution de plus de 70% des inscriptions en 5ème année de spécialisation. L’absence de relève constitue un risque imminent !
En conclusion, la journée internationale des infirmiers est l'occasion de célébrer cette profession fondamentale et d'exprimer les besoins et les attentes du secteur. La Belgian Hematology Society demande aux décideurs politiques de prendre des mesures pour assurer une prise en charge de qualité pour tous les patients. "Il est temps de mettre fin à l'hémorragie du personnel soignant et de reconnaître la valeur de leur travail essentiel."
Une campagne de sensibilisation #WeSupportOurNurses sera initiée ce 12 mai par la BHS pour interpeller davantage le monde politique et le grand public sur la fragilité grandissante des soins de santé.