Les laboratoires de biologie clinique français entament, à partir de ce vendredi et jusqu'au lundi 23 septembre inclus, un mouvement de grève national. Cette mobilisation est dirigée contre une nouvelle baisse de 10 % des tarifs imposée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), une décision qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour ces établissements de santé.
Cette baisse s'ajoute aux précédentes réductions tarifaires, qui ont déjà atteint près de 11 % au cours des deux dernières années selon les syndicats qui ont lancés le mouvement. ceux-ci alertent sur les répercussions économiques de cette situation, en particulier sur leur capacité à investir dans des équipements et du personnel qualifié. "Les syndicats ont décidé de durcir le ton après cette nouvelle réduction drastique", indique un communiqué publié le 28 août.
La grogne des laboratoires de biologie médicale ne date pas d’hier. Déjà en 2022, des mouvements de grève massifs avaient été observés pour protester contre les coupes budgétaires et les économies prévues par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. "Cela fait plus de 20 ans que nos tarifs sont revus à la baisse", déplorent les syndicats, qui soulignent les sacrifices consentis par la profession pour maintenir un service de qualité. Cependant, cette nouvelle baisse tarifaire risque d'engendrer des "ajustements" aux conséquences graves : fermeture des laboratoires de proximité, notamment en zones rurales, réduction des horaires d’ouverture et suppression d'examens jugés non rentables.
Parmi les exemples les plus frappants, le communiqué d'août 2024 pointe la baisse de plus de 50 % du tarif d’un examen essentiel pour le suivi des patients diabétiques, le dosage de l'hémoglobine glyquée, qui passerait de 4,75 euros à 2,25 euros. Un tarif qui pourrait amener certains laboratoires à arrêter de proposer cet examen.
Durant les quatre jours de grève, seules les analyses d'urgence seront maintenues, tandis que les examens de routine seront suspendus. "Tous les grands groupes soutiennent le mouvement. Dans plusieurs régions, la totalité des laboratoires seront fermés."
