Dans un communiqué aux étudiants en médecine relayé mercredi soir par le CIUM, la Task force du CIMACS rapporte que de nombreux hôpitaux prévoyaient d’attribuer aux étudiants en Médecine certaines des tâches des MACS pour pallier à leur absence.
"A notre plus grand regret, il semblerait que les décanats et facultés de Médecine de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), l’Université de Liège (ULg) et de l’Université Catholique de Louvain (UCL) cautionneraient, au mieux tacitement, cette attitude indigne et potentiellement dangereuse." dénonce le communiqué. "Cela souligne les potentiels conflits d’intérêt qui régissent les relations entre certains hôpitaux académiques et les corps enseignants dont les missions communes d’éducation et excellence devraient se renforcer et non se soumettre à une obsession économique irrationnelle. "
Des communiqués officieux par e-mails du décanat de l’ULB et de la commission des stages évoquent la volonté de ne pas “déforcer” les médecins en formation dans leur mouvement en leur retirant leur “aide substantielle”.
"Nous refusons d’être instrumentalisé de la sorte et souhaitons clarifier les choses. Nous avons l’honneur d’apporter notre aide substantielle à la formation des étudiants en médecine dont la première, unique et complexe mission est de se former afin de devenir de bons médecins. Cet ambitieux objectif devrait être leur unique souci. Ils n’ont pas vocation à pallier les manquements de moyens financiers et logistiques d’un système de santé défaillant en sacrifiant leur précieux temps à des tâches administratives ou du travail d’assistanat ne contribuant pas à leur développement intellectuel ou l’acquisition de compétences d’intérêt pour leur futur pratique. " poursuit la Task Force
"Ces abus s’apparentent à de l’exploitation d’une force de travail docile et corvéable à merci, sujette aux pressions hiérarchiques, que nous avons que trop bien connue dans notre passé d’étudiant et qui ne sont que l’amorce d’une logique délétère qui s’impose à nous quotidiennement en tant que médecin en formation. "
Les pressions exercées sur les étudiants ne s’arrêtent malheureusement pas sur les lieux de stages, constatent les assistants. Selon eux, beaucoup d’étudiants ont subi des pressions de la part d’instances universitaires lors de différentes épreuves orales. "Cela confirme à nouveau la complaisance totale des facultés de médecine envers les hôpitaux et cette complaisance atteint aujourd’hui son paroxysme lorsque les universités, qui devraient être garantes non seulement de la formation des étudiants mais également de leur sécurité, se permettent d’entraver un de leurs droits fondamental qui est de s’exprimer par le biais de ce mouvement de grève et de contestation."
De nombreux étudiants en médecine souhaitent prendre leurs responsabilités en participant au mouvement des candidats spécialistes. "Ils sont actuellement réprimés dans leurs convictions." Pour se faire, les candidats spécialistes demandent instamment aux Doyens une communication publique explicite à l’ensemble des maitres de stage de leur réseau en ce sens.
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