Eva De Bleeker refuse de confirmer les chiffres publiés dans son tweet controversé

La secrétaire d'État au Budget Eva De Bleeker a refusé jeudi de confirmer ou d'infirmer les chiffres qu'elle avait publiés en décembre dernier sur Twitter à propos des prix des vaccins contre la Covid-19, assurant toutefois que cette publication n'avait eu aucune conséquence fâcheuse pour la Belgique.

A la mi-décembre, Eva De Bleeker (Open Vld) avait fait un dérapage remarqué sur Twitter en publiant brièvement un tableau détaillant les prix des différents vaccins contre la Covid-19 précommandés par la Belgique.

Elle avait ensuite effacé ce tweet et admis avoir été trop transparente, dans un moment de fatigue alors que le débat budgétaire à la Chambre s'éternisait sur plusieurs dizaines d'heures. Jeudi, la Commission européenne, qui négocie ces contrats, a indiqué qu'elle garderait ceux-ci secrets jusqu'à la fin des pourparlers.

L'opposition est revenue jeudi à la Chambre sur cet épisode via des interpellations formulées par Peter De Roover (N-VA), Catherine Fonck (cdH), Barbara Pas (Vlaams Belang) et Sofie Merckx (PTB). "Je comprends les questions", a répondu Mme de Bleeker. "Mais je me trouve dans une impasse car je ne peux ni confirmer ni infirmer ces données. Je suis dans l'impossibilité de répondre à ces questions", a-t-elle indiqué, confirmant l'existence de clauses de confidentialité dans les contrats. La secrétaire d'État a néanmoins rappelé le préfinancement de 279 millions d'euros communiqué en décembre dernier.

Le tweet incriminé n'a eu aucune conséquence, a-t-elle assuré. "Je n'ai pas été contactée personnellement ni par la Commission européenne ni par un fabricant. Le sujet a été brièvement évoqué en marge d'une conversation sur le Brexit entre le Premier ministre et le président de la Commission européenne, mais notre conclusion est qu'il n'y a aucun impact sur le prix, la livraison ou d'autres contrats conclus." Le gouvernement n'a pas non plus reçu d'indications concernant d'éventuelles poursuites judiciaires ou des demandes de dommages-intérêts, a-t-elle souligné.

Le ministre de la santé Frank Vandenbroucke a de son côté déclaré que le tableau publié provenait de l'agence fédérale des médicaments, l'AFMPS. Celui-ci avait été envoyé au cabinet De Bleeker dans le cadre de la commande des vaccins. L'obligation de confidentialité n'était pas précisée en tant que telle, a déclaré le vice-Premier sp.a, mais "il va sans dire qu'il ne pouvait être rendu public que sur autorisation".

L'un des collaborateurs de Frank Vandenbroucke a aperçu le tweet peu de temps après sa publication et a informé le cabinet De Bleeker du fait qu'il s'agissait d'informations confidentielles. "Cela a été fait de manière loyale au sein du gouvernement fédéral."

"Vous refusez de fournir les clauses de confidentialité. Vous mettez le parlement dans l'impossibilité de contrôler cela", s'est emportée Catherine Fonck. La députée centriste a dès lors déposé une motion réclamant la publication de ces clauses.

"C'est donc bien un socialiste qui a demandé à une ministre libérale de supprimer un tweet sur les tarifs pratiqués par big phama", a ironisé Sofie Merckx (PTB). "Le marché libre, c'est mettre le prix sur la table."

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