Environ 1,3 milliard de personnes, un tiers des adultes, sont atteintes d'hypertension, selon le premier rapport de l'OMS sur cette question. Et environ 76 millions de décès en raison de cette pathologie pourraient être évités d'ici 2050, a-t-elle dit mardi à Genève.
"C'est un moment important", a affirmé à la presse une responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en dévoilant le rapport. Le problème principal est que la moitié des personnes affectées ne le savent pas et que leur nombre a doublé en une trentaine d'années et il devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population.
Les trois quarts des malades se trouvent dans un pays pauvre ou en développement. Et quatre personnes sur cinq ne sont pas sous contrôle. Alors même que "l'hypertension peut être contrôlée avec des régimes de médicaments simples et peu coûteux", affirme le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Il faut que les gouvernements améliorent la prévention, le diagnostic et la prise en charge des patients, a insisté la responsable de l'organisation. Pour chaque dollar investi, 18 seront économisés. Plus de 40 pays pauvres et en développement ont lancé des dispositifs qui ont permis à environ 18 millions de personnes d'être soignées.
L'hypertension aboutit notamment à des maladies, notamment cardio-vasculaires, dont plus de 215 millions de cas pourraient être là aussi évités d'ici 2050. "Il y a un énorme problème d'accès" aux médicaments, alors que ceux-ci ne devraient pas coûter cher, affirme la responsable de l'OMS. Mais le prix de ceux-ci peut varier de 40 fois en fonction des pays.
Une alimentation adaptée, des activités physiques et une réduction de l'exposition à la pollution permettent notamment d'empêcher de l'hypertension. Mais les autorités doivent également réfléchir à des infrastructures qui favorisent les déplacements.
Sans amélioration, l'Objectif de développement durable (ODD) sur la santé ne pourra pas être atteint d'ici 2030, a également affirmé la responsable de l'OMS. Alors que "nous avons les instruments" pour lutter contre cette pathologie, selon elle.