Enquête OCDE: les Belges sont-ils satisfaits de leur système de santé?

L'OCDE vient de publier les résultats de la première enquête internationale menée auprès de 107.000  patients et 1 800 structures de soins primaires​, l’enquête PaRIS. Fondée sur les déclarations des patients, elle met en lumière l’urgence d’adapter les systèmes de santé pour mieux répondre aux besoins des personnes ayant des problèmes de santé chroniques, dont le nombre ne cesse de croître. Mais comment se situe la Belgique parmi les 19 pays participants ? Et les Belges sont-ils satisfaits de leur système de santé ?

La Belgique se distingue par des résultats contrastés dans l’enquête PaRIS de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui évalue le vécu et les résultats des patients . D’après les conclusions du rapport Les systèmes de santé tiennent-ils leurs promesses ?, les patients belges affichent un niveau de satisfaction global supérieur à la moyenne de l’OCDE en matière de soins centrés sur la personne et de coordination des soins. Toutefois, des disparités persistent, notamment en ce qui concerne la prise en charge par le personnel non médical et l’utilisation des outils numériques de santé.

Un système de soins bien perçu, mais perfectible

L’enquête PaRIS, menée auprès de 4 372 patients et 83 structures de soins primaires en Belgique, révèle que 93 % des patients atteints de maladies chroniques jugent les soins centrés sur la personne et axés sur leurs besoins, un taux supérieur à la moyenne de l’OCDE (85 %). De même, 67 % des patients belges se disent satisfaits de la coordination des soins, contre 59 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Sur le plan de la santé mentale, 83 % des répondants belges font état d’une bonne qualité de vie, un résultat conforme à la moyenne de l’OCDE. En revanche, la santé physique est perçue légèrement en retrait : 68 % des patients belges déclarent être en bonne santé physique, contre 70 % dans l’ensemble des pays participants.

Des consultations plus longues, mais une implication limitée du personnel non médical

La Belgique se distingue par une durée plus importante des consultations en soins primaires. Deux patients sur trois (65 %) atteints de maladies chroniques bénéficient de consultations régulières de plus de 15 minutes, soit 18 points de plus que la moyenne OCDE (47 %). Ce temps supplémentaire favorise une prise en charge plus approfondie et un suivi personnalisé.

En revanche, la participation du personnel non médical à la gestion des maladies chroniques reste faible en Belgique. Seuls 46 % des patients bénéficient d’un suivi impliquant du personnel infirmier ou paramédical, soit un taux nettement inférieur à la moyenne OCDE (83 %). Cette lacune pourrait freiner l’amélioration de la prise en charge et la répartition des tâches entre les professionnels de santé.

Une transition numérique incomplète

L’enquête met également en évidence la robustesse de l’infrastructure numérique en Belgique, avec 100 % des structures de soins primaires capables d’échanger des dossiers médicaux par voie électronique, contre seulement 57 % dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

Toutefois, l’adhésion des patients aux outils numériques de santé reste limitée. Seuls 8 % des patients belges se sentent capables d’utiliser des informations de santé sur Internet, contre une moyenne OCDE de 19 %. Ce retard en matière de littératie numérique pourrait entraver le développement des services de télésanté et d’outils d’auto-gestion des maladies chroniques.

Confiance dans le système de santé et inégalités persistantes

La confiance dans le système de santé belge est légèrement supérieure à la moyenne OCDE : 70 % des patients atteints de maladies chroniques expriment une confiance dans les services de santé, contre 62 % en moyenne dans les pays participants. Cette confiance est cependant marquée par des inégalités : 74 % des hommes se disent confiants contre 67 % des femmes. De même, 77 % des patients issus de catégories socio-économiques favorisées déclarent faire confiance au système, contre 64 % des patients à faibles revenus.

Un appel à renforcer la coordination et l’inclusion numérique

L’OCDE souligne que la Belgique obtient des résultats globalement positifs, mais que des efforts sont nécessaires pour améliorer la coordination des soins et l’implication du personnel non médical. De plus, la transition numérique doit être accompagnée pour garantir que tous les patients puissent bénéficier des outils de santé en ligne et des services de télémédecine.

Les conclusions de cette enquête pourraient ainsi orienter les politiques de santé vers un renforcement du rôle des soins primaires, une meilleure intégration du personnel paramédical et une sensibilisation accrue aux outils numériques de santé.

Principaux résultats en Belgique

  • En Belgique, plus des deux tiers (68 %) des patients atteints de maladies chroniques déclarent être en bonne santé physique, mesurée par les activités physiques, la douleur et la fatigue, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne de l’OCDE dans l’enquête PaRIS (70%).
  • En Belgique, plus de quatre personnes sur cinq (83 %) atteintes de maladies chroniques font état d’une bonne santé mentale, mesurée en termes de qualité de vie, de détresse émotionnelle et de vie sociale. S’il correspond à la moyenne de l’OCDE dans l’enquête PaRIS, ce chiffre est inférieur de 10 points de pourcentage à celui du pays le plus performant (93 %).

  • En Belgique, plus de neuf personnes sur dix (93 %) atteintes de maladies chroniques déclarent bénéficier de soins centrés sur la personne et axés sur les besoins des patients, ce qui est supérieur à la moyenne de l’OCDE dans l’enquête PaRIS (85 %).

  • Deux tiers (67 %) des patients atteints de maladies chroniques sont satisfaits de la coordination des soins en Belgique, ce qui est bien au-dessus de la moyenne OCDE, qui s’établit à 59 %. Pourtant, moins de la moitié (45 %) des patients sont pris en charge dans des structures de soins primaires bien préparées à coordonner les soins, un pourcentage inférieur à la moyenne de l’OCDE dans l’enquête PaRIS (56 %).

  • Deux personnes sur trois (65 %) atteintes de deux maladies chroniques ou plus en Belgique sont prises en charge dans des structures de soins primaires qui proposent un suivi et des consultations régulières de plus de 15 minutes, soit environ 18 points de plus que la moyenne OCDE (47 %).

  • En Belgique, près de la moitié (46 %) des personnes atteintes de deux maladies chroniques ou plus sont prises en charge dans des structures de soins primaires où le personnel non médical participe à la gestion des maladies chroniques, soit 37 points de moins que la moyenne OCDE (83 %).

  • Tous les patients atteints de maladies chroniques en Belgique sont pris en charge dans des structures pouvant échanger des dossiers médicaux par voie électronique, ce qui est largement supérieur à la moyenne de l’OCDE dans l’enquête PaRIS (57 %).

  • Un malade chronique sur dix environ (8 %) se dit confiant dans sa capacité à utiliser des informations de santé sur internet, contre 19 % en moyenne dans les pays de l’OCDE participant à l’enquête (fourchette comprise entre 5 et 34 %).

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