Chaque année en France, 120.000 patients diabétiques sont admis aux urgences pour des ulcères aux pieds, dont 10.000 ressortent amputés. Grapheal, une jeune start-up hébergée par le CNRS de Grenoble, apporte une réponse thérapeutique et un diagnostic avec un patch intelligent. Il suit la cicatrisation et signale l’état de la plaie à distance aux professionnels de santé.
A Grenoble, ils sont quatre chercheurs réunissant plusieurs expertises au sein de Grapheal : nanomatériaux, électronique, biophysique et biotech, logiciel. Ils ont associé leurs compétences et les résultats de dix ans de recherche pour innover dans le domaine de la santé. Ils ont mis au point le premier patch intelligent qui est capable de soigner et d’informer à distance l’équipe soignante de l’état de la plaie du patient.
Ce deux-en-un est permis par l’utilisation du graphène. Ces chercheurs ont découvert que ce nanomatériau est biostimulant, c’est-à-dire que les cellules se régénèrent plus vite à son contact. Deuxième révélation de leurs travaux : le graphène détecte avec précision un phénomène biologique. Cette double caractéristique leur a ouvert des perspectives dans le secteur de la médecine. Ils ont choisi d’apporter une réponse de suivi diagnostique aux patients diabétiques couplé à une solution de télémédecine. En effet, les plaies chez le patient diabétique tendent vers une inflammation chronique qui empêche la cicatrisation. Un problème de suivi dans le soin des plaies peut aller jusqu’à l’amputation d’un membre.
Le patch Grapheal possède deux propriétés, l’un thérapeutique, l’autre d’interface de suivi pour les différents professionnels (diabétologue, infirmier, médecin) de santé qui peuvent intervenir. La présence d’une puce en silicium permet de suivre
à distance l’état de la plaie. La start-up a validé son approche par huit essais précliniques. Elle lance une levée de fonds pour financer les premiers essais cliniques sur des patients.
En avril 2016, des chercheurs de la faculté de médecine et de chirurgie de l’université catholique du Sacré-Cœur de Milan et de l’ISC-CNR de Rome proposait déjà une utilisation médicale du graphène pour lutter contre les champignons et les bactéries des hôpitaux.