Avec le web, certains patients vont jusqu'à modifier les traitements prescrits par les médecins. Malades ou pas encore, ils connaissent tous les symptômes de leur « souffrance ». Grâce au Dr Google, ils ont plongé dans les recoins de leur corps plus vite que leur généraliste ou leur spécialiste.
Récemment des articles dans le Financial Times et The Guardian notamment, passent au crible le mauvais côté du Dr Google dans le cadre de la relation entre le médecin et le patient : l'augmentation des patients Cybercondriaques .
La cybercondrie a été évoquée pour la première fois en 1999 dans un article du médecin américain le Dr Donald Capra. Depuis, différentes études montrent que 30 à 60% des patients en moyenne confirment leurs symptômes potentiels sur internet. Cette tendance à l'auto-diagnostic en ligne impacte la santé des patients notamment rendus anxieux par les résultats et la relation avec leur médecin traitant.
Ce phénomène est d'autant plus dangereux que Google a édicté des règles strictes en terme de classement des pages. Souvent les patients l'ignorent, mais les premiers résultats qui apparaissent ne sont pas nécessairement les plus fiables. Seules 5,7% des pages nouvellement publiées parviendront dans le top 10 de Google dans l'année. Ce problème explique en partie le raisons qui amènent Google à souvent "diagnostiquer" un simple mal de tête comme une tumeur au cerveau ou des changements d'humeur comme de la dépression. Pour le patient, cette recherche peut être traumatisante puisque « la pire option possible » est souvent celle qui reste dans son esprit.
Mieux comprendre ce que dit le médecin
L'étude « Cyberchondria and Intolerance of Uncertainty » a montré voici quelques années que 58 % des internautes ne regardent pas ou peu l’origine de l’information. Pour les médecins et pharmaciens, ce chiffre atteindrait quand même 35 %.
Une enquête de l'Inserm sur les habitudes d'informations des patients dégage trois tendances : mieux comprendre les explications livrées par le médecin (64,8 %), rechercher de compléments d’informations (22,8 %) et remplacer un avis médical (22,8 %).
Enfin, une étude de la société Swisscom a montré qu' un tiers des sondés auraient même modifié leur traitement médical sans l'aval de leur médecin après une recherche complémentaire sur le web.
Des comportements qui exaspérent de plus en plus les professionnels de la santé qui réagissent sur les réseaux sociaux avec parfois beaucoup d'humour comme le tweet repris ci-dessous.
> Le débat continue sur @numeriKare @MediSphereHebdo @LeSpecialiste
TIC et comportements erratiques .... ! A afficher dans nos salles d’attente @absymtweets @JdS_SK @jdmedecin pic.twitter.com/7489ksKDXc
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 8 août 2018
Derniers commentaires
Gérard THIBERT
15 aout 2018Pourquoi pas interdire toute information sur Internet touchant de près ou de loin la médecine , ce serait tellement plus simple... Le savoir éveille, il est dangereux, on ne le dira jamais assez.
Dr G. Thibert, Liège