A l'approche de la journée mondiale du diabète du 14 novembre, la start-up Espace Diabète a présenté jeudi matin son dispositif de dépistage Sudoscan/Ezscan, qui a déjà été installé depuis septembre dans une vingtaine de pharmacies. 5 hôpitaux, dont le CHU de Charleroi, utilisaient déjà le dispositif médical en Belgique
La start-up Espace Diabète espère déployer son dispositif de détection rapide du diabète dans 100 à 200 pharmacies en Belgique d'ici fin 2020. Le dispositif est disponible dans plus de 500 pharmacies en France et s'est déjà implanté dans 4 pharmacies et un hôpital au Grand Duché du Luxembourg. Le dispositif est principalement orienté vers le diabète de type 2.
Espace Diabète avance qu'un Belge sur 20, soit environ 542.000 personnes, est porteur de la maladie et que ce nombre est amené à augmenter d'un peu plus de 5% chaque année.
L'appareil conçu par la société française Impeto Medical permet un test rapide et non-invasif. Il suffit de poser ses mains et ses pieds nus sur des plaques pendant 2 minutes pour détecter les neuropathies autonomes périphériques - des troubles qui affectent les fibres nerveuses - qui peuvent être présentes dès les stades précoces du diabète. C'est la conductance qui est mesurée au niveau des glandes sudoripares des pieds et des mains, à savoir les glandes qui sécrètent la sueur.
Eric Vançon, directeur développement pour la start-up Espace Diabète, remarque qu'une détection précoce permet de limiter les effets de la maladie : "Aujourd'hui, on estime en Belgique qu'il y a 400.000 personnes qui devraient être sous traitement et qui ne le sont pas. Il y a évidemment la possibilité de faire une prise de sang. L'appareil est cependant plus préventif que la prise de sang, car les fibres nerveuses sont attaquées avant que l'on soit considéré comme diabétique".
Une application, My Espace Diabète , à télécharger gratuitement sur AppStore ou GooglePlay, permet de localiser les pharmacies qui disposent de l'appareil de dépistage et de recevoir des informations et conseils en lien avec la maladie. "Pour les diabétiques, avoir un bon accompagnement est vital", souligne Eric Vançon.
Pour le pharmacien, il lui en coûtera une mensualité d'environ 400 euros, prix de la licence lui permettant d'utiliser le dispositif dans son officine. Le test effectué est souvent gratuit pour le patient. " En France , la grande majorité des pharmaciens ne font rien payer au patient" constate Eric Vançon.
Et qu'en pensent les médecins ? " Lorsque nous installons un dispositif dans une pharmacie nous prévenons toujours les médecins autour de l'officine. Il n'est pas rare de voir le patient ,dépisté comme diabétique et envoyé chez son médecin traitant, revenir avec une prescription chez le pharmacien" Selon Eric Vançon, le patient diabétique représente, avec tous les produits associés à sa pathologie, 17% du chiffre d'affaire d'une pharmacie.
De quoi donc amortir le coût de l'installation du SudoScan/EZscan ...
Un dispositif de détection rapide du diabète dans les pharmacies en Belgique https://t.co/ywzSxHPiWc ; fondement scientifique? Depuis quand dépiste t'on le diabète par la recherche de la neuropathie périphérique? Ah, le commerce!
— Dr Thomas Orban (@OrbanDoc) 8 novembre 2019
D’accord. Il y a des méthodes de dépistage beaucoup plus simple et assez valides.
— Lieven Zwaenepoel (@LievenZwaenepoe) 9 novembre 2019
Derniers commentaires
PHILIPS, Jean-Christophe
13 novembre 2019Madame, Monsieur,
Permettez-moi de réagir à votre navrante campagne de publicité et vos démarches actuelles afin d’implémenter des appareils EZscan et Sudoscan dans des pharmacies belges et luxembourgeoises afin d’y dépister le diabète.
Cela relève de la supercherie et il n’y a pas la moindre donnée scientifique robuste et reproductible pour dire que le dépistage du diabète peut être effectué de cette manière.
Faire croire à des pharmaciens, des médecins et surtout des patients (ou personne indemne de pathologie) le contraire est un véritable scandale dont l’origine n’est bien entendu que financière.
Le dépistage du diabète doit reposer sur des facteurs de risque et ce sont les médecins généralistes qui sont les intervenants les plus adéquats pour ce type de diagnostic, pas un appareil servant à estimer la neuropathie en pharmacie !
Vos dossiers bien illustrés mélangeant certaines vérités (chiffres concernant le diabète, importance du dépistage..) mais surtout plusieurs aberrations ne reposant sur aucune evidence-based medecine sont particulièrement navrants du point de vue des médecins.
Vous n’êtes manifestement pas gênés d’écrire des choses totalement fausses et les exemples ne manquent pas. Je rappelle que la littérature que vous évoquez parle de « early detection » de…la neuropathie et PAS du diabète. Le sudoscan est un outil potentiellement intéressant mais dont la manipulation et les résultats doivent rester dans les mains de spécialistes habitués à ce genre d’exploration.
Imaginer qu’une personne puisse être diagnostiquée diabétique, pré-diabétique ou « normale » sur base d’une couleur issue de vos appareils est scandaleusement faux et risque de porter préjudice à de nombreuses individualités (je parle des faux positifs et des faux négatifs puisque votre technologie n’est nullement validée dans le cadre du diagnostic du diabète).
Alors, cessez immédiatement cette supercherie basée sur un profit financier et qui n’est certainement pas une plus-value apportée à la population générale. Cessez aussi de prendre des pharmaciens en otage avec cette désinformation et cessez de prendre les médecins (généralistes et spécialistes) pour des imbéciles, ils connaissent apparemment beaucoup mieux que vous la manière adéquate de dépister un diabète.
Le corps médical ne restera pas sans réaction face à votre action totalement inexcusable.
Bien à vous,
Professeur Philips Jean-Christophe
Service de Diabétologie, Nutrition et Maladies métaboliques
CHU Liège
PHILIPS, Jean-Christophe
13 novembre 2019Cher(e)s collègues médecins,
chers amis pharmaciens,
vous trouverez ci-dessous un courrier adressé aux auteurs de cette supercherie! Résistez !
Madame, Monsieur,
Permettez-moi de réagir à votre navrante campagne de publicité et vos démarches actuelles afin d’implémenter des appareils EZscan et Sudoscan dans des pharmacies belges et luxembourgeoises afin d’y dépister le diabète.
Cela relève de la supercherie et il n’y a pas la moindre donnée scientifique robuste et reproductible pour dire que le dépistage du diabète peut être effectué de cette manière.
Faire croire à des pharmaciens, des médecins et surtout des patients (ou personne indemne de pathologie) le contraire est un véritable scandale dont l’origine n’est bien entendu que financière.
Le dépistage du diabète doit reposer sur des facteurs de risque et ce sont les médecins généralistes qui sont les intervenants les plus adéquats pour ce type de diagnostic, pas un appareil servant à estimer la neuropathie en pharmacie !
Vos dossiers bien illustrés mélangeant certaines vérités (chiffres concernant le diabète, importance du dépistage..) mais surtout plusieurs aberrations ne reposant sur aucune evidence-based medecine sont particulièrement navrants du point de vue des médecins.
Vous n’êtes manifestement pas gênés d’écrire des choses totalement fausses et les exemples ne manquent pas. Je rappelle que la littérature que vous évoquez parle de « early detection » de…la neuropathie et PAS du diabète. Le sudoscan est un outil potentiellement intéressant mais dont la manipulation et les résultats doivent rester dans les mains de spécialistes habitués à ce genre d’exploration.
Imaginer qu’une personne puisse être diagnostiquée diabétique, pré-diabétique ou « normale » sur base d’une couleur issue de vos appareils est scandaleusement faux et risque de porter préjudice à de nombreuses individualités (je parle des faux positifs et des faux négatifs puisque votre technologie n’est nullement validée dans le cadre du diagnostic du diabète).
Alors, cessez immédiatement cette supercherie basée sur un profit financier et qui n’est certainement pas une plus-value apportée à la population générale. Cessez aussi de prendre des pharmaciens en otage avec cette désinformation et cessez de prendre les médecins (généralistes et spécialistes) pour des imbéciles, ils connaissent apparemment beaucoup mieux que vous la manière adéquate de dépister un diabète.
Le corps médical ne restera pas sans réaction face à votre action totalement inexcusable.
Bien à vous,
Professeur Philips Jean-Christophe
Service de Diabétologie, Nutrition et Maladies métaboliques
CHU Liège