Le récent crash d’eHealth, sur fond d’e-prescription devenue obligatoire, crispe les médecins. Tous leurs syndicats ont protesté, parfois en chœur avec les pharmaciens. On entend parler de « tolérance » devant l’obligation, ou à propos des nouveaux modèles d’ordonnance… Espoirs qui se donnent des allures de vérités ? Fausses interprétations ? Le point avec le cabinet De Block.
Voyons tout d’abord les nouveaux modèles de prescription, à validité de 3 mois par défaut, obligatoires dès samedi. La période de transition pourrait-elle être éventuellement prolongée ? Réponse du cabinet : « ce n'est pas l'intention. » A quoi s’expose un pharmacien s’il exécute une ordonnance ancien modèle ? « Nous devons absolument éviter de pénaliser le patient. De plus, les pharmaciens ne devraient pas être sanctionnés non plus. Le pharmacien peut toujours délivrer le médicament », indique l’équipe de la ministre. « Malheureusement, il devra facturer le prix total au patient. Ce dernier pourra toutefois envoyer la preuve de paiement à sa mutualité afin d'obtenir un remboursement. »
Et de souligner : « le plus important, c’est que les médecins généralistes cessent d'utiliser les anciens modèles d'ordonnance dès que possible. Les pharmaciens peuvent informer les patients de la situation. Ainsi, tout le monde pourra éviter de devoir emprunter ce circuit fastidieux pour obtenir le remboursement. »
Pourtant vendredi, dans un communiqué , l'Inami annonce que "la période transitoire de 3 mois pour se familiariser avec le nouveau modèle de prescription se termine ce samedi. Ceci veut dire que les médicaments qui seront encore prescrits à partir du 1er février sur un ancien modèle ne seront plus remboursés. L’INAMI invite donc les prescripteurs de ne plus utiliser l’ancien modèle,"pour éviter à leurs patients de se retrouver en pharmacie devant le fait accompli." Le Cabinet s'est excusé en évoquant l'erreur d'un nouveau collaborateur.
L'Inami rappelle aussi que les prescripteurs peuvent imprimer directement leur modèle de prescription personnalisé pré-encodé avec leurs nom, prénom et code-barres de numéro INAMI sur l'application MyInami.
( Aperçu des nouveaux modèles - Possibilité pour le prescripteur d’imprimer son propre modèle)
Pour le volet prescription électronique cette fois, jusque quand les prescriptions papier seront-elles acceptées dans les officines ? Le cabinet distingue les ordonnances manuscrites d’une part, et la preuve d’e-prescription de l’autre. La première catégorie est « acceptée si la prescription date d’avant le 1/1/2020 et ce jusqu’au 1/5/2020 (c’est la période transitoire) » (*). Quant à la preuve, c’est donc cet imprimé que le patient peut présenter au pharmacien mais qui n’a pas valeur de prescription. Ces papiers disparaîtront à terme (‘dématérialisation’), explique le cabinet, mais « n’ont pas de limite de temps pour l’instant ».
(*) au moment de boucler, Medi-Sphère attendait des précisions sur cette échéance. Jusqu’ici, une date butoir souvent évoquée était celle du 31/5. Elle correspond au délai accordé aux développeurs pour intégrer le nouveau modèle d’ordonnance dans leur logiciel. Il est plausible qu’on tolère que les prescripteurs recourent au papier dans l’intervalle. Nous vous tiendrons informés/ées.
Lire aussi:
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> Solidaris demande une période de transition plus longue pour la nouvelle prescription
> Nouvelles ordonnances: le patient entre le marteau et l'enclume
Derniers commentaires
Charles KARIGER
01 février 2020Une grève de l'électromédecine jusqu'à que TOUT soit stable, confortable, gratuit et au point?
Luc HAENTGES
31 janvier 2020Dr Luc Haentges, ULB 1976
je suis content d'être fin de carrière; notre boulot était de diagnostiquer et de soigner, de continuer d'apprendre et pas d'encoder, imprimer,dépanner, ...etc
Jean LANSMANNE
30 janvier 2020Je pratique une médecine alternative et je renouvelle les médicaments allopathiques "pour faire plaisir", avec le logiciel PARIS. Identification via ITS ME, recherche du médicament et du bon conditionnement, impression de la preuve de prescription … cela prend bien 5 minutes au lieu des 5 secondes habituelles. Ce petit service devenu casse-pied risque donc de disparaitre… quitte à renvoyer le patient à la consultation du prescripteur, dont coût pour l'Inami.