Deux start-ups belges s’associent pour créer MyBone. Un os synthétique révolutionnaire fabriqué sur mesure en 3D grâce à la conjugaison du savoir faire de 3D-Side et de Cerhum.
Les chirurgiens de l’UCL, de Gand et d’ailleurs connaissent de mieux en mieux les produits de 3D-Side avec lesquels ils peuvent planifier des interventions complexes en salle d’opération via des dispositifs médicaux réalisés sur mesure par les technologies 3D. Grâce au développement technologique d’une autre société, Cerhum, ils vont à présent, comme d’autres collègues, découvrir MyBone, un os synthétique, 100% biocompatible, aux propriétés similaires à l’os humain, qui peut être façonné « sur-mesure ». « Voilà plus de deux ans que nous y travaillons » explique Grégory Nolens, Docteur en sciences biomédicales et fondateur. « Les chirurgiens croient dans ce matériau révolutionnaire. Il stimule la régénération osseuse sans le moindre risque de rejet ou de contamination. Il peut être utilisé, tant pour les adultes que pour les enfants, par différents types de chirurgiens : maxilofaciale, ORL, plastique, neurochirurgie, dentiste. »
Bec de lièvre et réparation post-cancer
Concrètement, cette innovation est rendue possible grâce à la technologie 3D de Cerhum à Liège et au logiciel de planification développé par 3D-Side. « MyBone est une combinaison entre un matériau à base de calcium phosphate, une technique de mise en oeuvre inédite de l’implant, et une planification online de référence. Il permet notamment de traiter des bec de lièvre ou des traumatismes post-cancer ou accidentel. »
Au travers d’un exemple, celui d’Eloïse, 6 ans, « ce nouveau produit devrait éviter, à des patients atteints comme elle d’un bec de lièvre, le parcours du combattant des 16 interventions avec une succession de micro-prélèvements de tissus. Grâce à l’implant osseux développé par Cerhum, Eloïse aurait pu bénéficier d’un implant sur-mesure qui aurait permis à son os de se régénérer. » ajoute Grégory Nolens.
Moins d’effets secondaires
Pour le concepteur, MyBone possède différents avantages : « qualité de soin, moins d’effets secondaires liés à une ou plusieurs interventions mais aussi pour le chirurgien, des durées d’interventions réduites. »
Concrètement, le chirurgien se connecte à une plate-forme digitale sur laquelle il charge les données du patient : CT-Scan, IRM et CB-T. Grâce à ces données digitales, le chirurgien co-designe et valide l’implant qui sera placé chez son patient au cours d’une intervention. Enfin, la société Cerhum fabrique et expédie le dispositif.
Pas encore de remboursement
Les premières opérations sur l’homme vont avoir lieu : « Nous sommes en contact avec le CHU de Liège et aussi le Chirec et des hôpitaux en Espagne, Angleterre et Allemagne notamment. Aujourd’hui, le coût, suivant l’importance de la lésion, est estimé entre 1000 et 10.000 euros. Nous n’avons à ce jour pas encore de remboursement mais nous espérons un remboursement à terme pour les opérations crâniennes. » conclut Grégory Nolens qui rappelle que sans l’implication de la Région wallonne dans le financement du projet, il n’aurai pas vu le jour aussi rapidement.
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