La médecine numérique, ou 2.0, n’est pas un mirage, elle investit tous les domaines de la médecine.
Pour preuve, dans le cadre d’une collaboration internationale, le groupe composé du Pr Karim Zouaoui Boudjeltia (CHU de Charleroi, Laboratoire de Médecine Expérimentale, ULB 222), du Pr Frank Dubois (Ecole Polytechnique de l’ULB), du Pr Bastien Chopard (Faculté des Sciences, Département d’informatique, Université de Genève, Suisse) et du Dr Ritabrata Duta (Institut des Sciences Informatiques, Lugano, Suisse), a généré des résultats dans un domaine inattendu en intelligence artificielle, celui de l’analyse des processus d’adhésions et d’agrégations des plaquettes sanguines.
Cette recherche s’est effectuée dans la cadre du Projet Européen COMPBIOMED. Les résultats obtenus portent sur le comportement des plaquettes sanguines soumises à un flux (le sang en circulation), ce qui provoque la formation d’agrégats pouvant être analysés en 3 dimensions.
Les outils mathématiques utilisés ont déterminé des paramètres quantitatifs décrivant l’adhésion, l’agrégation et la superposition des plaquettes sanguines. Ces paramètres n’avaient jusqu’à présent jamais été déterminés. Les résultats de ce travail viennent d’être publiés dans la sérieuse revue transdisciplinaire « Frontiers in Physiology ».
Les chercheurs prévoient d’analyser ces paramètres lors de la prise de médicaments ciblant ces mêmes plaquettes dans le but d’optimiser les traitements.
Le développement d’une nouvelle génération d’analyseurs de la fonction plaquettaire, sur la base de ces recherches, est également planifié.
Les méthodes mathématiques associées à l’intelligence artificielle sont de plus en plus présentes dans les soins de santé et vont modifier le paysage hospitalier « l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’optimisation des soins de santé devient un élément important à prendre en compte par les gestionnaires d’hôpitaux. Certaines disciplines vont être directement impactées à moyen et long terme. L’on pense directement à la radiologie et à l’anatomopathologie dont l’activité repose en grande partie sur la reconnaissance de formes. De récents travaux ont montré que dans certaines situations biens sélectionnées la machine peut être plus performante que l’œil du praticien. La manière d’intégrer cela dans la pratique clinique sera un sujet de discussion majeur dans les années qui viennent. Mais tous les domaines de la médecine seront touchés par cette évolution technologique», commente le Dr Frédéric Flamand, Direction Générale de la Stratégie Hospitalière du CHU de Charleroi.