Selon le Pr Gaëtan Garraux de l’ULG et du CHU de Liège, l’application mobile innovante du projet européen «i-Prognosis» devrait améliorer la détection précoce de la maladie de Parkinson
Actuellement plus de 30.000 personnes sont affectées par la maladie de Parkinson en Belgique selon les estimations scientifiques et ce chiffre va fortement augmenter ! Dans ce contexte, le projet « i-Prognosis » entend améliorer la détection de cette maladie. Il est doté d’un financement européen (3,921,302.50 € ) et fait partie du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la thématique «Promouvoir un vieillissement actif et en bonne santé grâce aux TIC: détection et intervention précoces des risques».
18 à 24 mois
En Belgique, le Pr Gaëtan Garraux, du service de neurologie du CHU de Liège, participe au lancement d'iPrognosis : « Je viens de le rejoindre. Je n’ai pas participé à la conception du projet mais j’ai des garanties par rapport au sérieux de l’application d’autant que la somme des données récoltées sera importante puisqu’elle concerne plusieurs milliers de personnes. Les résultats sont attendus dans un délai de 18 à 24 mois.» Concrètement, la nouvelle application mobile « iPrognosis » doit permettre de détecter les premiers signes de la maladie de Parkinson à l'aide des smartphones.
Selfie, message, appel, la détection simplifiée
Via l'interaction des utilisateurs avec leur smartphone, ce projet entend déterminer les caractéristiques indicatives d’un développement précoce de la maladie (par le biais d’un message, un selfie...) « L’originalité et l’intérêt du projet, c’est que l’application est disponible pour le plus grand nombre. Cette application, en lien avec les outils modernes de communication a un sens face à cette maladie. Plus elle est détectée tôt, plus on peut en modifier le profil évolutif.»
AI et anonymisation
L'intelligence artificielle est utilisée pour élaborer des algorithmes capables d'identifier les signes associés à la maladie lors de l’usage du smartphone. « Tous les informations récoltées sont protégées et anonymisées. Tout cela se fait en conformité avec les règles européennes et belges des protections des données. Nous avons même revu l’application avec notre comité d’éthique du CHU et de l’université avant d’accepter d’entrer dans le projet. Nous avons formulé quelques remarques dont ils ont tenu compte »
Pour rappel, aujourd’hui, en l'absence d'un test de diagnostic fiable et précoce, la stratégie consiste à identifier les personnes qui n'ont pas encore développé les symptômes caractéristiques mais qui présentent un profil de risque accru de la maladie: par exemple, celles porteuses d'un gène impliqué dans la maladie, ou ceux avec un certain nombre de signes annonciateurs, y compris des rêves très animés, voire violents la nuit. A terme, cette application permettra d’alerter les médecins bien en amont des symptômes habituellement visibles en consultation pour une prise en charge précoce.