Une enquête récente réalisée par PulseLife révèle l'adoption croissante de l'intelligence artificielle (IA) dans le secteur médical français, soulignant son impact positif sur la prise en charge des patients et les attentes futures des professionnels de santé. Entre adoption, confiance mesurée et perspectives d'avenir, l'IA s'annonce comme un pilier de la transformation des soins de santé.
Présentée le 30 janvier à Paris lors de la 8e édition des « grandes tendances de la e-santé », cette étude a sondé près de 1700 professionnels de santé entre le 4 décembre et le 13 janvier, dont 52% de médecins, 20% d'infirmiers, 8% de pharmaciens, 3% d'aide-soignants et 17% d'autres professions médicales.
L'adoption actuelle de l'IA dans le milieu médical
L'enquête révèle que plus de la moitié des professionnels de santé (53%) intègrent déjà l'IA dans leur pratique quotidienne, signe d'un usage bien établi et diversifié de cette technologie. Les domaines privilégiés d'utilisation de l'IA comprennent l'aide à l'accès à l'information médicale (46%), la formation (37%), et la prescription de traitement (28%). Chez les médecins spécifiquement, l'aide à l'accès à l'information médicale se classe en tête (51%), suivie de l'aide à la prescription (36%) et du diagnostic médical (35%).
Perception de l'impact de l'IA sur les soins
L'étude souligne une perception largement positive de l'IA dans le secteur, avec 88,4% des répondants reconnaissant son impact bénéfique sur la prise en charge des patients, un chiffre qui monte à 91% parmi les médecins. Ces données témoignent du rôle essentiel que joue l'IA dans l'amélioration des soins.
Confiance en l'IA et préoccupations
Malgré ces chiffres encourageants, la confiance dans l'IA, notamment pour l'aide au diagnostic et à la prise en charge, demeure modérée. Environ 58,7% des professionnels expriment leur confiance, un taux qui s'élève légèrement à 63,5% chez les médecins. Les préoccupations majeures incluent les biais algorithmiques (59%), la transparence des sources (50%), et la crainte d'une dégradation de la relation soignant-patient (49%). Néanmoins, 66,6% des soignants ne voient pas l'IA comme une menace pour leur profession, une perception encore plus répandue chez les médecins (70,4%).
Perspectives d'avenir
Les professionnels de santé sont optimistes quant aux avantages futurs de l'IA, anticipant une amélioration du diagnostic (65,8%), un gain de temps (58,8%), et une réduction des erreurs médicales (54,3%). Ils expriment également un besoin marqué d'assistance de l'IA pour les tâches administratives (71%) et l'analyse des données médicales (67%).
Relation soignant-patient
Bien que 66% des soignants (64% des médecins) estiment que l’IA pourrait libérer plus de temps pour le patient, ils sont également 66% (60% des médecins) à exprimer des préoccupations quant à une possible dégradation du lien de confiance avec leurs patients Face à ce constat, un besoin de formation se profile nettement. Alors qu’ils sont seulement 6,6% à avoir reçu une formation spécifique sur l’IA, ils déclarent à 78,2% souhaiter recevoir une formation spécifique à l’IA (84% des médecins).
Des résultats qu'on ne peut que rapprocher du Baromètre d’adoption de l’IA dans les hôpitaux ainsi que du Baromètre d’IA en médecine générale effectués par AI4Health (AI4Belgium) en collaboration avec Le Spécialiste , Medi-sphère et Numerikare (Groupe RMN) et la Chaire IA et Médecine Digitale de l’UMONS.
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