La semaine passée, la ministre de la santé, Christie Morreale nous a dévoilé les premiers éléments du questionnaire Proxisanté pour lequel 1700 professionnels ont répondu dont 22% de généralistes. Depuis, d’autres ateliers (communication et articulation entre secteurs, e-santé...) ont eu lieu. Concernant l'e-santé , quelques chiffres particulièrement interpellants.
Le format papier semble être encore le mode de transmission privilégié de l’information relative aux patients :1025 répondants (soit 61% des répondants) indiquent que l’information aux patients leur est toujours ou le plus souvent transmise au moyen de documents papiers. Il est parfois utilisé pour 418 répondants (25%) et rarement ou jamais pour 246 répondants (14% des répondants). Ce mode de transmission est privilégié quel que soit le mode de pratique (en groupe, en solo ou other) ou la/les province(s) dans laquelle(lesquelles) le répondant exerce ses activités professionnelles.
Le carnet de communication semble n’être rarement ou jamais utilisé pour plus de 50% des répondants. Les professions qui y ont le plus appel sont les aides à la vie journalière (toujours ou le plus souvent pour 61% des répondants relevant de la profession) et dans une moindre mesure les médecins généralistes (toujours ou le plus souvent pour 24% des répondants relevant de la profession), les infirmiers (toujours ou le plus souvent pour 21% des répondants relevant de la profession) et les kinés (toujours ou le plus souvent pour 19% des répondants relevant de la profession)
Signalons que 25% des répondants indiquent que le mode de transmission privilégié, toujours ou le plus souvent, est l’e-mail, ce qui pose des questions en termes de confidentialité des données.
En ce qui concerne l’utilisation de masante.be et du Réseau Santé wallon comme outils de transfert vers un autre prestataire, 64% des médecins se sentent à l’aise avec ces outils, suivis de loin par les pharmaciens (37%), les infirmiers (27%), les aides à la vie journalière (24%), les kinés (23%).
Quant aux logiciels informatiques et dépôt de documents sur plateforme numérique, ils ne sont jamais ou rarement utilisés pour la transmission d’informations relatives aux patients par plus de 60% des répondants relevant de toutes les catégories professionnelles, hormis les médecins généralistes pour lesquels les informations sont transmises le plus souvent ou toujours par ce biais pour 52% des répondants (32% des répondants de cette profession ne l’utilisent rarement ou jamais).
La proportion de non-utilisateurs est encore plus importante en ce qui concerne le dépôt de documents sur plateforme numérique qui n’est jamais ou rarement utilisé pour la transmission d’informations relatives aux patients. 48% des médecins généralistes répondants n’utilisent ce canal que rarement ou jamais ; 32% l’utilisent le plus souvent ou toujours.
En ce qui concerne le dossier patient partagé (dossier médical informatisé, prescriptions électroniques), 46% des répondants se sentent à l’aise avec l’outil, 40% moyennement à l’aise et auraient besoin d’accompagnement ou non à l’aise mais intéressés à apprendre, et 13% ne sont pas intéressés.
Les principaux intéressés parmi les répondants, à savoir les médecins généralistes et pharmaciens, se sentent pour la plupart à l’aise avec l’outil (88 et 80%). Respectivement 10 et 19% des répondants médecins et pharmaciens auraient besoin d’un peu d’aide ou ne se sentent pas à l’aise mais sont intéressés.
Rappelons qu’au total, seuls 2,25% du public visé , soit 1689 personnes, ont répondu au questionnaire. Considérant ceci, chacun des résultats n'est pas statistiquement significatif mais il a pu créer “un terreau fertile pour susciter le débat” lors des différents ateliers.
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