Lors d’une journée d’information à la Fondation contre le cancer, Bruno Schroder directeur technologique Microsoft BeLux et responsable du Cetic,le centre d’excellence en technologie de l’information en Wallonie, a pris la parole pour faire le point sur le thème «L’IA et le cancer.»
Depuis de longs mois, les chercheurs de Microsoft démontrent le potentiel d'utilisation des moteurs de recherche pour prédire un diagnostic éventuel grâce aux tendances des requêtes sur Google. Lors d’une journée d’information à la Fondation contre le cancer, Bruno Schroder directeur technologique Microsoft BeLux et responsable du Cetic,le centre d’excellence en technologie de l’information en Wallonie, a pris la parole pour faire le point sur le thème «L’IA et le cancer.»
Pour lui, « L'Intelligence Artificielle va apporter beaucoup de choses dans la prévention pour détecter des signes précoces de la maladie.» Il est clair: «En analysant les mots clés que nous rentrons dans les moteurs de recherche et la ligne temporelle de ces mots clés, il est possible de trouver des patterns qui sont indicateurs de l’installation ou de la grande probabilité de l’installation d’un cancer. Il s’agit de petits signes qui ne vont pas vous conduire chez le médecin mais leur accumulation peut être porteuse d’une indication forte.»
Le rôle du médecin
Aujourd’hui, selon lui la technologie est prête pour aider le médecin: «Nous mettons la technologie au point et nous pouvons démontrer qu’elle fonctionne. Quand elle détecte quelque chose, elle est efficace. Elle détecte entre 10 et 15% des cas possibles. Cela veut dire que l’on en rate 85% quand même.» Il veut inviter au dialogue avec les médecins: «Nous sommes une source d’information du médecin. On ne peut pas poser de diagnostic, l’information que l’on a ne le permet pas et ce n’est pas notre rôle. Mais ce que nous pouvons proposer au patient et au médecin, c’est une indication d’un signal suffisamment fort qui va faire que le patient va décider de consulter alors que ses symptômes sont encore relativement bénins ou que le patient ne les associe pas encore à un cancer…il ne consultera que quand cela sera évident et en général quand cela commence à être trop tard.»
Un intérêt des médecins
Ce programme, Bruno Schroder, le montre aux médecins: «Quand on dévoile notre programme aux médecins spécialistes ou généralistes, le retour est positif. Et du côté des hôpitaux aussi. Notre volonté est d’expliquer à tout le monde le potentiel et comment cela marche.»
Pour lui, le monde médical ne doit pas « craindre les GAFA. Par contre, il doit être vigilant par rapport à l’usage des données. Il ne faut jamais permettre la revente des données à des compagnies d’assurances par exemple. Et surtout, il faut que les médecins anticipent mieux la maitrise des nouvelles technologies, ils ne doivent pas en avoir peur.»
Une réflexion sociétale
Pour améliorer la prévention, le dialogue s’impose selon lui: «On doit se concentrer aujourd’hui sur un usage socialement acceptable et pas que sur la technologie. Cela doit se faire au fur et à mesure dans un consensus entre les médecins, les patients et les hôpitaux.» Surtout que le sujet, selon lui est plus complexe qu’il n’y paraît notamment au niveau des données anonymisées: «Je comprends le débat sur la question mais dans les faits souvent les patients veulent être identifiés pour mieux profiter des avancées pour leur santé. Donc, il faut plutôt un renforcement au niveau de l’usage des données.»
Ce débat est loin d’être clos