Des quantités "très élevées" des quatre PFAS les plus dangereux ont été détectés dans l'eau de distribution à Ittre (Brabant wallon), a indiqué la députée socialiste Anne Lambelin, mardi, en commission du parlement wallon.
Elle y a interpellé le ministre régional de l'Environnement Yves Coppieters (Les Engagés).
"Le bourgmestre de Ittre - Christian Fayt (PS), ndlr - a reçu via la Société wallonne des eaux (SWDE) les taux de PFAS dans l'eau de distribution de sa commune. Et on y retrouve des quantités très élevées des 4 PFAS les plus dangereux", a expliqué la députée PS.
"La commune a interpellé le ministre sur cette problématique inquiétante mais les courriers sont restés sans réponse"; a-t-elle ajouté.
Le bourgmestre de Ittre attend quant à lui depuis le mois de septembre que la SWDE installe des unités de filtration sur les deux stations mais les travaux n'ont toujours pas débuté. "Nous avons pris les devants en faisant installer des filtres à charbon dans les écoles et les crèches mais nous souhaitons que la SWDE et VivaQua installent des filtres à osmose inverse qui sont plus efficaces", a-t-il pointé, cité dans un communiqué du PS. Malheureusement, ces sollicitations sont pour l'instant restées sans réponse, selon le parti.
"Je sais que le ministre est sensible à ce sujet mais il ne peut pas laisser le bourgmestre sans réponse. Il doit également imposer une norme maximale de 4ng pour les PFAS les plus dangereux. Et là-dessus, nous n'en sommes nulle part", a encore souligné Anne Lambelin.
Interpellé en commission ce mardi soir, le ministre Coppieters a quant à lui assuré que des unités de filtration seraient bien installées cette année à Ittre. Par contre, il ne sera pas possible d'installer des filtres à osmose inverse dans les crèches et les écoles en raison, notamment, de la consommation énergétique élevée de ce système qui n'est par ailleurs pas plus efficace que les filtres à charbon.
Anne Lambelin déposera prochainement une proposition de résolution visant à définir une stratégie wallonne "Environnement-Santé" et à en faire une priorité politique absolue. Le texte appellera entre autres à la coordination rapide et active des politiques belges en matière d'environnement/santé, à sensibiliser la population, à assurer l'accès à une eau de qualité à chaque citoyen et à adopter urgemment un cadre réglementaire strict et cohérent en Wallonie pour les substances préoccupantes.
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