Des droits de douane sur les produits pharmaceutiques menaceraient l'emploi en Belgique

La hausse des droits de douane aux Etats-Unis sur le secteur pharmaceutique risque d'entraîner une diminution des capacités de production et de l'emploi en Belgique, analyse mercredi Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management. Certaines sociétés américaines actives en Belgique pourraient rapatrier leurs activités.

Mardi, le président américain Donald Trump a partagé sa volonté d'appliquer des droits de douane de près de 25% notamment sur les produits du secteur pharmaceutique importés aux Etats-Unis. "Ce sera 25% et plus, et cela augmentera considérablement au cours d'une année", a-t-il indiqué. Il a néanmoins expliqu é vouloir "leur donner une chance" d'établir leurs usines aux Etats-Unis pour éviter les droits de douane.

Dans une analyse, Eric Dor souligne que la Belgique serait fortement touchée car les produits pharmaceutiques représentent la moitié de ses exportations vers les Etats-Unis, pour un montant de 16,4 milliards d'euros en 2023. Pour l'industrie pharmaceutique belge, les expéditions vers le pays gouverné par Donald Trump représentent presque un quart des exportations totales.

Ces exportations de produits pharmaceutiques sont même en augmentation, elles atteignaient 17,9 milliards d'euros au cours de la période de 12 mois de décembre 2023 à novembre 2024.

Le directeur des études économiques à l'IESEG School of Management souligne qu'une partie de l'industrie pharmaceutique belge est justement formée de filiales de multinationales américaines, comme Pfizer, Baxter et Johnson & Johnson qui avait racheté Janssen Pharmaceutica en 1961. "Il sera difficile, pour des sociétés des Etats-Unis, de résister à la pression de leurs autorités nationales pour relocaliser une partie de la production", explique-t-il.

D'ici quelques années, la Belgique pourrait donc subir une diminution de ses capacités de production pharmaceutiques et de l'emploi dans le secteur. Surtout que d'autres sociétés pharmaceutiques à actionnariat européen pourraient aussi être forcées à délocaliser partiellement vers les Etats-Unis, prévient Eric Dor.

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