Environ 800 médecins assistants francophones en formation au total, selon l'estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, ont manifesté jeudi de 13h00 à 16h00, au Mont des Arts et sur la place de l'Albertine à Bruxelles, contre l'accord conclu mercredi soir en commission paritaire médecins-hôpitaux, qui traite de leur statut.
Pour respecter les mesures sanitaires, la police a divisé les manifestants en deux groupes distincts et a demandé aux participants de se relayer afin de limiter la taille de chacun des rassemblements à une centaine de personnes.
Les deux groupes ont scandé en écho "Aux armes ! Nous sommes les assistants et nous revendiquons un contrat respectable, un horaire impeccable". Les manifestants ont crié les slogans "Médecins, pas larbins" et "Médecins fatigués, patients en danger". Ils avaient réalisé de nombreuses pancartes et banderoles, qui portaient des messages comme "Soigner nous rend malades" et "Former ? Exploiter".
"Il n'y a rien pour régler les problèmes liés à la double casquette employeur/formateur, ce qui régit nos conditions de travail et constituait une de nos revendications fondamentales", souligne le Dr. Alexandre Niset, porte-parole du Galuc, groupement de l'UCLouvain qui représente environ 1.600 médecins en formation en Belgique. "On n'a pas la certitude à l'avenir d'avoir une place décisionnaire au sein de la commission paritaire. Il n'est pas rare que des assistants travaillent plus de 80 heures par semaine, sans avoir la possibilité de se faire former de manière satisfaisante. Quand on travaille autant, on n'a pas non plus la possibilité de prendre en charge ses patients de maniè re correcte (...) Par ailleurs, il y a un certain nombre de services dans lesquels les médecins en formation subissent des pressions pour ne pas déclarer leurs heures supplémentaires et donc on a aussi un problème lié à la légalité de ces pratiques".
Beaucoup s'étaient rassemblés devant leurs hôpitaux respectifs pendant la matinée pour faire grève. On va partir sur cinq jours sans prestations à l'hôpital", a prévenu Jean-Michel Mot, le président du Comité interuniversitaire des médecins assistants candidats spécialistes (Cimacs).
L'accord décrié prévoit notamment un contrat de travail uniforme pour l'ensemble des médecins assistants à partir du 1er août, un salaire de base ainsi qu'une augmentation salariale d'environ 10% via le salaire de base et les prestations de garde, à quoi s'ajoute une rémunération majorée pour le temps de travail supplémentaire, les gardes de nuit, les dimanches et les jours fériés. Les médecins assistants ont également obtenu la garantie de 20 jours de congé légaux et de 10 jours fériés, ainsi qu'une protection durant la grossesse.
Les médecins assistants néerlandophones en formation, représentés par le Vaso, se sont dits satisfaits des avancées engrangées, le Cimacs avait quant à lui quitté la table des négociations en signe de rejet de l'accord.
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