Une coalition d'associations belges de défense de l'environnement et de la santé demande aux trois ministres en charge de l'environnement en Belgique de faire preuve de plus d'ambition lors de la révision de la directive européenne sur la qualité de l'air. Celle-ci aura lieu le 20 juin lors du Conseil des ministres européen, mais les associations estiment que le texte actuellement sur la table n'est pas assez ambitieux.
Bond Beter Leefmilieu, BRAL, Canopea, les Chercheurs d'Air, Clean Cities, Greenpeace, Fight Against Cancer, Right to Air, les mutualités neutres, libres et libérales, ainsi que Solidaris ont uni leurs forces et formulé quatre recommandations à l'intention des ministres.
Ils souhaitent notamment que les normes européennes de qualité de l'air pour 2030 soient pleinement alignées sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et sur les dernières données scientifiques. En outre, ils demandent une meilleure information du public sur la qualité de l'air, y compris une communication claire et transparente pour les groupes vulnérables.
Troisièmement, ils demandent le renforcement du réseau de surveillance de la qualité de l'air en augmentant la densité et la représentativité des stations de surveillance et en intégrant les données collectées par la science citoyenne. Enfin, ils souhaitent que les options de report soient supprimées afin que les États membres ne disposent plus d'échappatoires lorsqu'ils ne respectent pas les normes de qualité de l'air.
Ces dernières années, de nombreuses études ont montré que la pollution de l'air est un fardeau important et évitable pour notre société. L'institut Sciensano a par exemple calculé que neuf Belges sur dix sont exposés à des concentrations de particules fines supérieures à la valeur recommandée par l'OMS.
Selon l'Agence européenne pour l'environnement, cette exposition est à l'origine d'environ 7.500 décès prématurés en Belgique chaque année (d'après des chiffres de 2019).
Selon les organisations signataires, la pollution de l'air est à l'origine de plusieurs maladies et problèmes de santé, et a un impact sur notre sécurité sociale en affectant négativement non seulement la santé physique mais aussi la santé mentale. En conséquence, les allocations de maladie et d'invalidité deviennent plus coûteuses.
"La proposition de la Commission européenne va dans la bonne direction, mais les valeurs limites proposées pour les particules fines et le dioxyde d'azote sont deux fois moins ambitieuses que celles recommandées par l'OMS", explique Christian Horemans, des mutualités libres.
Les organisations de défense de l'environnement et de la santé demandent au gouvernement de soutenir davantage les citoyens dans leurs choix de mobilité durable et de prendre des mesures supplémentaires et socialement justes dans d'autres secteurs, tels que les poêles à bois domestiques, l'agriculture et l'industrie lourde, qui sont également des contributeurs majeurs aux émissions de particules fines et de dioxyde d'azote.