Plus de 6.000 jeunes médecins en formation en Corée du Sud ont présenté leur démission et 1.600 d'entre eux ont débrayé pour protester contre une réforme de la formation médicale, entraînant mardi des perturbations dans les services de santé.
Des hôpitaux sud-coréens ont été contraints mardi de refuser des patients et de retarder des interventions chirurgicales après le mouvement de colère exprimé par près de la moitié des effectifs des internes dans le pays.
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a affirmé que le gouvernement ne reculerait pas sur une réforme "nécessaire", selon lui, pour préparer le pays à prendre soin d'une population qui vieillit rapidement. Il a exhorté les médecins à ne pas "prendre en otage la vie et la santé des gens" par des arrêts de travail.
Le gouvernement prévoit notamment d'augmenter de 65% le nombre d'étudiants admis dans les facultés de médecine, soit 2.000 personnes supplémentaires par an, à partir de 2025.
Park Min-soo, haut responsable du ministère de la Santé a indiqué aux journalistes que les débrayages avaient déjà entraîné l'annulation d'opérations chirurgicales et des perturbations dans les services médicaux.
La priorité absolue du gouvernement est de "maintenir les services médicaux d'urgence et le traitement des cas graves dans les grands hôpitaux", a-t-il déclaré.
La Corée du Sud affiche l'un des taux de médecins par habitant parmi les plus bas dans les pays développés, et le gouvernement s'efforce depuis longtemps de l'augmenter.
Mais les médecins sont farouchement opposés au projet du gouvernement d'augmenter fortement les admissions dans les facultés de médecine, affirmant que cela nuirait à la qualité des services.
L'Association médicale coréenne a affirmé que la réforme créerait un "système médical socialiste de style cubain".
Les partisans de la réforme estiment de leur côté que les médecins craignent principalement une érosion de leurs salaires et de leur statut social.
La réforme est populaire auprès du peuple, qui, selon les experts, est fatigué des longues attentes dans les hôpitaux.
Selon un récent sondage de l'institut Gallup coréen, plus de 75% des personnes interrogées sont en faveur de la réforme.