L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH) demande "l'élimination de toute discrimination fondée sur le sexe ou le genre dans l'accès aux médicaments", dans un communiqué publié mercredi sur le site news.belgium.be. Un appel qui intervient dans le cadre du refus de la mutualité de deux patients de leur rembourser leur traitement contre le cancer du sein en raison de leur sexe masculin.
À quelques semaines d'intervalle, les tribunaux du travail d'Anvers et de Charleroi ont considéré que le refus de remboursement des médicaments contre le cancer du sein métastatique de deux patients, au motif que ces derniers n'avaient pas le "sexe requis", constituait une di scrimination fondée sur le sexe non justifiée de manière objective et donc interdite.
L'Union Nationale des Mutualités Libres a été condamnée à verser des dommages et intérêts aux patients. Outre des conséquences financières, le tribunal d'Anvers a estimé qu'il y avait préjudice moral en raison de la charge mentale causée par le non-remboursement des traitements.
"Ces deux décisions sont des victoires pour tous les patients masculins atteints d'un cancer du sein", a indiqué dans le communiqué le directeur de l'IEFH, Michel Pasteel.
Entretemps l'INAMI a adapté les conditions de remboursement des médicaments en question dans ces affaires. Il n'est plus uniquement prévu pour les "femmes", mais pour les "bénéficiaires".
Toutefois, "ces décisions de justice n'offrent en effet pas de solution pour les médicaments qui seront développés dans le futur et dont le remboursement serait limité à un sexe", alerte l'IEFH qui insiste sur la nécessité d'une réflexion au niveau structurel. "De nouveaux médicaments contre le cancer du sein arrivent régulièrement sur le marché. Sans modification générale des critères, les hommes n'auront pas droit au remboursement de ceux-ci au motif qu'ils sont des hommes", rappelle Michel Pasteel dans le communiqué de l'Institut.